Damien Pommereau : « Il ne s’est pas montré incontournable »
Clément Orceau n’a pas obtenu de contrat professionnel au sein de l’équipe Total Direct Energie pour la saison 2020. Déçu, le sprinteur parle d’une "injustice" (lire son interview). Contacté par DirectVelo, Damien Pommereau, le directeur sportif du Vendée U, explique pourquoi le Vendéen ne rejoindra pas la formation Continental Pro.
DirectVelo : Comprends-tu la réaction de Clément Orceau ?
Damien Pommereau : Nous n’avons rien contre lui. Nous sommes surpris de sa réaction. Il a publié un message sur les réseaux sociaux. Forcément, on l'a vu. Nous l'avons montré à Jean-René (Bernaudeau, manager de Total Direct Energie, NDLR). Il était déçu en le lisant car il lui a quand même donné trois fois sa chance comme stagiaire. C'est très rare d'avoir trois fois la possibilité d’être stagiaire dans la même équipe ! Au point que l’UCI a même appelé le service-course pour savoir si c’était normal... C'est Jean-René qui avait insisté pour qu'il le soit une nouvelle fois encore cette année. Je confirme en revanche qu'il n'a pas été viré du Vendée U. Je ne sais pas d'où c'est sorti.
Pourquoi Clément Orceau n'a-t-il pas obtenu de contrat chez Total Direct Energie ?
Nous lui avons dit plusieurs fois ce qu'on attendait de lui depuis trois ans, notamment l’an dernier à pareille époque. Il avait jusqu'au Championnat de France pour se montrer incontournable et il n'a pas réussi à le devenir. Il était même loin de l'être. Il ne peut pas se montrer surpris aujourd'hui. Il a été stagiaire à trois reprises, il n'a pas su saisir sa chance.
Incontournable, ça veut dire quoi ?
Il devait montrer qu'il avait le niveau suffisant pour passer pro. Un très bon sprinteur ne fait pas obligatoirement un très bon pro. La preuve, il n'a jamais pris part à une arrivée massive pendant les différents stages.
« NOUS ATTENDIONS DES NUMÉROS »
Concrètement, qu’est-ce que vous attendiez de lui ?
Il devait prendre plus de caisse. En course, il ne devait pas attendre le sprint et être spectateur en attendant le dernier kilomètre. Nous attendions des numéros de sa part, sans nous soucier du résultat. Gagner au sprint, on a vu pendant trois ans qu'il était capable de le faire. Personne ne remet en cause ses qualités de sprinteur. La puissance dans les tests, c'est une chose mais le terrain en est une autre. Chez les pros, il n'était plus là après 200 kilomètres de course avec un peu de bagarre. Comme on dit dans le foot, il lui manquait du fond. Il devait muscler son jeu. Il sait ce qu'on lui a dit il y a un an.
Il explique également que le staff du Vendée U ne lui a jamais donné d’informations sur son avenir...
Le boss de la structure, c'est Jean-René. De notre côté, nous n'annonçons jamais à un coureur son passage chez les pros, et encore moins s'il ne passe pas. Nous avons trois coureurs qui vont passer chez Total Direct Energie. S’il avait été incontournable, il aurait pu être le quatrième ou le troisième, à la place d'un autre. L'an dernier, Marlon (Gaillard) avait été déçu de ne pas passer pro. Il lui manquait une grosse performance sur une belle course. Il a entendu le message cette année et son passage chez Total Direct Energie est logique. Nous faisons du haut niveau : soit tu as ta place, soit tu ne l'as pas. Si on s'était trompé et qu'il avait absolument sa place chez les pros, pourquoi d'autres équipes ne l'ont pas engagé ?