Clément Davy a bien fini la saison. Victime d'une chute à l'arrivée d'une étape qu'il venait tout juste de remporter au Tour de Martinique en juillet (lire ici), le sociétaire de la Groupama-FDJ Continental a retrouvé la compétition deux mois après au Chrono Champenois. C'est également sur un autre contre-la-montre, le Chrono des Nations, qu'il a fini sur la troisième marche du podium ce dimanche (voir classement). L'Espoir 3 revient pour DirectVelo sur sa convalescence et son retour. 

DirectVelo : Dimanche dernier, tu as fini 3e du Chrono des Nations Espoirs !
Clément Davy : J'étais vraiment venu pour me faire plaisir et j'ai géré mon chrono comme voulu. L'objectif était le Top 5 et au mieux un podium. Le vainqueur (le Belge Jasper De Plus, NDLR) était intouchable et la 2e place n'était pas si loin. Mais avec des "si"... Toujours est-il que c'est bien pour clôturer cette saison. Le chrono était un peu spécial, il y avait une mauvaise météo même si j'apprécie ces conditions. Avec mon poignet, je faisais vraiment attention au niveau des virages. Je ne pouvais pas être plus prudent que ça. J'ai eu la chance de pouvoir participer à ce chrono deux fois en Cadets et en Juniors. Le chrono est une discipline que j'apprécie énormément et particulièrement sur cette compétition. J'étais vraiment ravi de pouvoir reprendre le départ de cette course. Ça m'avait quand même manqué. Il y a deux ans, j'étais blessé et l'an dernier, j'étais avec l'Équipe de France sur piste. 

« SI ON ALLAIT TROP VITE... »

La condition est donc déjà revenue...
Ça faisait deux week-ends que j'avais une bonne condition avec le Tour de Lombardie et Paris-Tours Espoirs. J'ai juste passé une semaine un peu compliquée avant les Herbiers car j'étais malade. J'avais un petit rhume qui m'embêtait. J'ai passé toute la semaine à chercher de bonnes sensations et de bonnes jambes. Au final, les jambes ont plutôt bien répondu. 

Comment as-tu géré la période suite à ta chute au Tour de Martinique ?
J'ai passé douze jours sans sport. Puis, j'ai fait des séances d'home trainer. J'ai pu reprendre l'entraînement sur de belles routes au bout d'un mois. Au début, je ne pouvais pas mettre de poids sur mon bras gauche. J'étais un peu en déséquilibre sur mon vélo. Au fur et à mesure, j'ai réussi à rétablir tout ça. Mon corps s'est adapté. Je remercie mon équipe. Ils m'ont laissé le temps pour revenir, ils ne m'ont pas mis de pression. Je n'ai pas eu à griller les étapes pour mon poignet. Si on allait trop vite, j'allais même être embêté pour la vie quotidienne. J'avais évoqué l'idée de faire ma coupure hivernale en juillet-août, mais on a réussi à éviter ça. 

« LE BUT ÉTAIT DE REMONTER SUR MON VÉLO AVANT LA FIN DE SAISON »

Tu avais finalement repris la compétition au Chrono Champenois, deux mois jours pour jour après ta chute...
Avec l'équipe, on avait prévu que je retrouve la compétition avant la fin de saison. J'aurais passé un hiver compliqué, avec beaucoup de questionnements et de doutes, si j'avais dû attendre 2020 pour reprendre. Revenir sur le Chrono Champenois, c'était vraiment bien, j'ai pu reprendre contact avec mon vélo dans une compétition, tout seul. Ensuite, j'ai retrouvé le peloton avec la Ronde Mayennaise et Paris-Châlette-Vierzon. Entre temps, il y a eu le Grand Prix de Wallonie, où je suis allé presque dans le flou car je ne savais pas comment j'allais réagir au coeur du peloton. Au final, ça s'est vraiment bien passé, même si mon problème avec le poignet est loin d'être résolu. L'objectif de cette fin de saison était de retrouver une condition à l'entraînement, puis le rythme de course et enfin, de réussir à performer. J'ai réussi à concrétiser. 

Quel suivi as-tu pour ton poignet ?
J'enchaîne les séances de kiné au minimum deux fois par semaine. Je tiens d'ailleurs à remercier mes deux kinés à Rennes et Besançon. Comme je suis en coupure pendant plus d'un mois, on va sûrement passer à trois séances par semaine car mon poignet reste raide. Je ne peux pas le bouger dans tous les sens comme je le souhaiterais. Normalement, je vais me faire réopérer pour enlever la plaque que j'ai sur la tête de mon radius. C'est une fracture complexe, ça s'est cassé en plusieurs morceaux... Il faut vraiment que ce soit consolidé à fond avant de retirer la plaque.