Charente-Maritime WC : « En quête de stabilité »
À quelques semaines du début de la saison 2020, le mot d’ordre est clair du côté de la formation Charente-Maritime WC et de son manager, Jean-Christophe Barbotin : “la stabilité”. Un qualificatif auquel on pourrait d’ailleurs ajouter celui d’humilité. Certes, l’effectif de la saison à venir a clairement évolué par rapport à l’exercice précédent. Pour autant, l’équipe UCI souhaite voire à long terme sans sauter d’étapes. Hors de question, dans ces conditions, de se voir trop beau ou d’imaginer des miracles pour les mois à venir. DirectVelo a fait le bilan de la saison écoulée et une projection vers l'année à venir avec Jean-Christophe Barbotin.
DirectVelo : Quel bilan fais-tu à la suite de cette première saison en tant que formation UCI ?
Jean-Christophe Barbotin : Ce n’est pas un mauvais bilan. J’ai connu pas mal d’équipes durant ma carrière, jusqu’à présent, et c’est peut-être bien le meilleur départ pour une nouvelle équipe UCI. Nous avons réussi à gagner une course UCI dès cette année. Certes, c’était en Classe 2, dans notre région, avec un plateau pas très relevé (Gladys Verhulst a remporté la Picto-Charentaise, NDLR). Mais il fallait quand même le faire et ça reste une belle satisfaction. Nous avions un groupe composé de nombreuses filles très jeunes, dont beaucoup découvraient le haut-niveau. Dans ces conditions, il y avait forcément une grande marche à franchir.
« SE TIRER MUTUELLEMENT VERS LE HAUT »
Quels enseignements as-tu tiré de ce cru 2019 ?
Il y a une chose en particulier qui m’a marqué : la démarche individualiste de plusieurs filles de l’équipe. J’insiste sur le fait que nous avions un groupe très jeune. Hors, toutes nos athlètes étaient là en apprentissage. Nous voulions créer un groupe, sauf que plusieurs filles ont eu du mal à travailler de façon collective. Alors certes, quelques filles ont montré leurs qualités et ont été capables de rivaliser. Mais ce que nous voulions voir en priorité, c’était un groupe uni, comme on l’avait eu en DN par le passé. La mayonnaise n’a pas totalement pris. C’est une déception.
On imagine qu’y remédier sera une priorité pour la saison à venir ?
Bien sûr ! C’est la raison pour laquelle il y a eu un remaniement et un recrutement, en ce sens. On a mis l’accent sur cette cohésion de groupe que l’on recherche. Nous avons donc fait confiance à des filles qui peuvent s’entendre sur des objectifs communs et qui sont prêtes à travailler pour un collectif, pour le bien de toutes. Il est normal que chaque fille puisse avoir des ambitions personnelles. Pour autant, elles doivent aussi et surtout se tirer mutuellement vers le haut.
En 2020, l’équipe pourra notamment s’appuyer sur deux recrues d’expérience, Coralie Demay et la Championne de France contre-la-montre en titre, Séverine Eraud…
Avec Gaël (Le Bellec), nous n’avons pas cherché à recruter de grands noms. Nous ne sommes pas une structure qui est là pour la frime. Nous cherchions des filles sérieuses, avec un bon état d’esprit et prêtes à partager leur vécu. Je connaissais déjà Coralie et Séverine et c’est un bonheur de les avoir avec nous. Lorsque Séverine avait quitté la FDJ pour rejoindre la Belgique, nous avions déjà tenté de la récupérer. Finalement, c’est pour cette fois. Nous sommes également allés chercher Alice Coutinho. Son arrivée a été officialisée récemment à la suite du départ de Pauline (Allin) chez Arkéa. Nous suivions Alice depuis cet été, avant son Top 10au Championnat de France Espoirs. C’était notre première remplaçante, en quelque sorte. Si une place se libérait, elle pouvait rejoindre le groupe.
« TRAVAILLER SUR LA DURÉE AVEC LES FILLES »
Quels objectifs seront fixés pour le cru 2020 ?
Nous avons un groupe complet avec des rouleuses, des grimpeuses, des sprinteuses, des filles très jeunes et d’autres plus expérimentées. Le groupe est complémentaire et sur le papier, ça semble intéressant. Pour le reste, seule la vérité du terrain parlera. Nous n’aurons pas des ambitions de folie, nous ne sommes pas là pour tout écraser. Il ne faudra pas s’attendre à nous voir cartonner en début de saison. Le travail s’effectue sur le long terme. Nous sommes déjà dans la construction d’une “saison 3”, en 2021.
L’idée est donc avant tout d’emmener une véritable stabilité ?
Exactement ! Nous sommes en quête de stabilité. Ce que nous n’avons pas réussi à faire entre 2019 et 2020 puisqu’une bonne partie de l’effectif a été modifiée. J’ai envie de travailler sur la durée avec les filles. Pour le dire le plus simplement du monde, je souhaite qu’un maximum de filles de l’effectif 2020 soient encore avec nous en 2021 et j’espère qu’elles voient ce projet de la même façon que nous. La stabilité et le sérieux doivent payer. Avec de la patience et beaucoup de travail, les résultats suivront naturellement.
Faut-il s’attendre à des évolutions en terme de calendrier ?
Pas vraiment. Il sera identique à environ 80%. Là encore, nous n’avons pas voulu voir les choses en trop grand. Il vaut mieux rester sur ce que nous avons fait en 2019. Les filles qui étaient déjà là commencent à construire quelques repères intéressants pour l’avenir. Nous sommes humbles dans notre fonctionnement. Inutile d’être trop gourmands.