FDJ : En Australie, Brodie Chapman donne déjà le ton
C’est ce que l’on appelle des débuts remarqués. Déjà 9e du Championnat d’Australie sur route il y a quelques jours, Brodie Chapman a fait le show, ce jeudi, à l’occasion de la 1ère étape du Tour Down Under. Échappée en solitaire dans le final, l’Australienne a été revue par la meute après la flamme rouge (voir classement). “J’ai tout essayé mais le peloton roulait simplement trop vite dans les derniers kilomètres”. La néo-sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope est réputée pour être une grande attaquante. “J’essaie souvent. En cyclisme, on sait que ça ne paie pas toujours mais c’est bien de tenter. Après tout, qu’y-a-t-il à perdre ? Au pire des cas, tu passes à côté de la victoire… Mais c’est tout ! Ce n’est pas la fin du Monde. J’aime faire la course. Pour autant, il ne faut pas faire n’importe quoi et attaquer dans tous les sens non plus. On ne contrôle pas tout le monde dans le peloton. Il faut s’adapter aux autres. Tu peux prendre des risques de temps en temps mais il faut aussi être maline. Il faut savoir garder de l’énergie quand c’est utile. Bon, aujourd’hui (jeudi), je n’avais pas forcément prévu d’attaquer, mais ça s’est fait comme ça”, rigolait-elle après la course auprès de DirectVelo.
RÉVÉLÉE SUR L’HERALD SUN TOUR EN BATTANT ANNEMIEK VAN VLEUTEN
La progression de Brodie Chapman est fulgurante. Il y a deux ans à peine, personne ou presque ne connaissait cette athlète australienne, longtemps adepte de BMX. En janvier 2018, elle profitait de la première édition de l’Herald Sun Tour version féminine pour éclater aux yeux du grand public. Auteur d’un numéro en solitaire sous les couleurs de la sélection nationale, elle résistait alors à Annemiek Van Vleuten pour remporter l’étape inaugurale avant de conserver son maillot lors du très court contre-la-montre individuel. Sa victoire au classement général lui permettait rapidement de signer en faveur du Team TIBCO-SVB.
Depuis, elle a confirmé tout son potentiel, notamment lors d’une saison 2019 riche en émotions avec des succès sur trois Continents, dont une victoire remarquée au classement général final du Tour du Gila, aux États-Unis. Des performances qui ont tapé dans l’oeil de Stephen Delcourt, manager général de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. “Elle a un gros potentiel. Elle sait dynamiter les courses sans se poser de questions. C’est une très bonne grimpeuse qui manque en revanche d’une bonne pointe de vitesse. Elle m’a impressionné notamment lors du Tour du Colorado 2019. Elle a attaqué Chloé Dygert tous les jours, dès qu’il y avait la moindre ouverture, la moindre petite côte. Elle a pris le risque de perdre sa deuxième place au général pour renverser Chloé Dygert, qui est pourtant un phénomène mondial. Elle n’a pas froid aux yeux et ça me plaît”.
PAS DE TEMPS À PERDRE
Brodie Chapman se dit également ravie de faire partie de cette nouvelle aventure française. “Je suis super contente. Stephen a très bien travaillé pour la montée de l’équipe en WorldTour. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et je veux pleinement participer aux futurs succès de l’équipe. Nous avons des filles comme Cecilie (Uttrup Ludwig) ou Emilia (Fahlin) qui sont très fortes. Nous allons faire de belles choses”. Ambitieuse, la 9e de la dernière Flèche Wallonne sait où elle va en cette saison 2020. “Janvier est en général une période de l’année durant laquelle je suis déjà très bien physiquement. Cette année, j’ai décalé ma préparation pour arriver au top au moment de la période des Classiques. Je vise notamment les Strade Bianche, que je vais découvrir cette saison, mais également la semaine des Ardennaises avec l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège”.
À 28 ans, elle a conscience de ne pas avoir de temps à perdre. “J’ai commencé le cyclisme sur route très tard. Je ne peux pas me comparer aux jeunes de l’équipe, qui vont prendre le temps de se développer petit à petit. Personnellement, je dois me mettre très vite à bloc”, rigole celle qui s’imagine avoir encore une grosse marge de progression. “Je n’ai pas envie d’être rangée dans une case ou dans un type de profil. Je peux encore me découvrir dans plusieurs domaines. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai notamment envie de travailler l’exercice du contre-la-montre cette année. Je n’ai pas eu l’occasion de disputer beaucoup de chronos jusqu’à présent. Je veux aussi m’améliorer en montagne. Je ne connais pas du tout mes limites”.