Dusan Rajovic n’a pas perdu de temps en début de saison, et bien lui en a pris. Avec pas moins de 26 jours de course au compteur, le Champion de Serbie est le coureur professionnel à avoir disputé le plus de jours de course avant que la saison ne soit interrompue par l’épidémie de coronavirus. Présent sur le Tour de Langkawi, la Malaysian International Classic Race, deux autres critériums en Malaisie, puis sur le Tour du Rwanda et enfin à Paris-Nice, il a eu le temps de réaliser un premier gros bloc de courses. “C’était prévu comme ça depuis un bon moment. L’idée de base était de préparer au mieux les Classiques du printemps, qui étaient un gros objectif pour moi cette année. Je voulais donc enchaîner au maximum les jours de course tôt dans la saison. Ensuite, il était prévu que je souffle un peu, à la maison, avant de me rendre sur les courses les plus importantes de mon calendrier”, résume-t-il auprès de DirectVelo.

AUCUN AVANTAGE À EN TIRER

Le 15 mars, le coureur du Team Nippo-Delko One Provence est rentré chez lui, en Serbie. Mais sa présence sur Paris-Nice lui vaut depuis une situation particulière. En Serbie, une période de confinement est actuellement observée par toute la population mais, à l’image de ce qu’il se fait en Belgique ou en Grande-Bretagne, les cyclistes peuvent toujours aller rouler. Pas Dusan Rajovic. “Comme je revenais de Paris-Nice et donc de France, on m’a demandé de rester en quarantaine pendant deux semaines. Puis au moment où ces deux semaines allaient prendre fin, on m’a rajouté deux semaines supplémentaires”. Voilà ainsi le coureur confiné chez lui et privé de sorties à vélo pour encore une bonne dizaine de jours. “C'est frustrant car je vois les copains aller rouler. Je m’adapte en faisant du home-trainer, sans trop abuser non plus. Le reste du temps, je suis sur les jeux vidéos”, sourit-il.

Heureux d’avoir pu enchaîner les jours de course en début de saison, Dusan Rajovic confirme tout de même que cela n’aura “aucune importance ni aucun avantage au moment de la reprise”. Et pour cause : “mentalement comme physiquement, ce que je vis actuellement est comme une coupure hivernale. Avoir 26 jours de course dans les jambes ou deux fois moins, à ce stade, ne changera rien”.

FIN DE QUARANTAINE… MAIS CONFINEMENT DURCI ?

Surtout, l’ancien double vainqueur d’étapes sur le Tour du Lac Qinghai n’a pas la garantie de pouvoir retrouver ses habituelles routes d’entraînements à la fin de sa quarantaine. “Notre gouvernement envisage de mettre en place un confinement encore plus restrictif avec interdiction d’aller rouler. Et il se pourrait que ce soit mis en place au moment même où ma période de quarantaine prendra fin”. Ce samedi matin, le dernier bilan officiel en Serbie faisait état de 1476 cas avérés et de 39 morts du covid-19.

Si la reprise semble encore loin pour le coureur de 22 ans, transfuge cet hiver de l’équipe Adria Mobil, il ne se désespère pas de pouvoir disputer quelques Classiques en fin de saison. “Il n’y aura pas beaucoup de reports mais le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, notamment, auront peut-être lieu. Les épreuves de Classe 1, en revanche, on peut oublier, pense-t-il. Dans ma tête, je me prépare à un potentiel retour à la compétition en fin d’année mais j’ai bien peur que ce ne soit pas avant, minimum, juillet”.