Mis sur orbite l’an passé lors d’une saison de J1 prometteuse, Ewen Costiou espérait prendre définitivement son envol en 2020 à l’occasion de sa seconde année dans la catégorie Juniors. C’était sans compter sur l’actuelle pandémie de coronavirus qui devrait le priver d’une (très) grande partie des compétitions initialement prévues au calendrier. “J’avais pas mal d’objectifs cette année. Toute la préparation hivernale est tombée à l’eau. C’est frustrant. J’espérais aller en Équipe de France mais désormais, ça va être très compliqué. Je fais de la course à pied et du home trainer pour m’occuper mais ça devient lassant”, synthétise-t-il au moment de faire le point pour DirectVelo.

« JE GARDE LA MOTIVATION »

Pour cet exercice 2020, le Breton avait plein de rêves en tête. “J’aurais aimé participer à la Route des Géants. Mon ami Thibault D’Hervez a gagné là-bas l’an dernier et ça aurait été énorme d’essayer de lui succéder. Il m’avait fait rêver en gagnant cette course et je m’étais fixé le but de faire la même chose. Je pensais aussi à la Course de la Paix, qui a l’air d’être un sacré morceau. Sans oublier les Championnats d’Europe et les Championnats du Monde. Qui deviennent désormais la cible prioritaire à l’horizon. J’espère toujours qu’ils auront lieu et que je pourrai prétendre à une place dans l’équipe, même si je n’ai pas été pris au stage de janvier et que je semble partir de plus loin que d’autres. Ce sera très dur, mais c’est désormais mon seul grand objectif”. Se raccrocher à des objectifs lointains et toujours envisageables, voilà donc la façon de rester focalisé. “Je garde la motivation pour la fin de saison. Il restera peut-être de belles courses. Je veux y croire car sinon, j’aurais le sentiment de m’entraîner pour rien…”.

« JE N'ÉTAIS PAS BIEN, JE NE SAVAIS PAS QUOI FAIRE »

Dans la crainte de devoir se contenter d’un faible nombre de jours de courses en 2020, le licencié de l'EC Landerneau songe déjà à la suite et à ce passage primordial chez les Espoirs, l’hiver prochain. “Forcément, ça interroge. On se demande si l’on sera au niveau pour notre arrivée dans cette nouvelle catégorie”. Avec, qui plus est, le sentiment de passer à côté de grands moments. “Énormément de gens m’ont dit que les années Juniors sont les plus belles d’une carrière et là, je rate tout ça…”. Une situation qu’il admet avoir eu du mal à vivre durant les premiers jours de confinement. “Je n’étais pas bien, je ne savais pas quoi faire, ni comment me motiver. Heureusement, c’est reparti depuis. Il faut s’accrocher et se dire que la vie reprendra normalement un jour ou l’autre”. En revanche, le garçon ne s’inquiète pas quant à la possibilité de trouver une belle DN pour l’an prochain, et ce peu importe l’issue de cette drôle de saison. “J’ai la chance d’avoir plutôt bien marché l’an passé. J’avais déjà des contacts, c’est rassurant de ce point de vue-là. Mais pour le reste, j’avais l’envie de me tester sur les plus grosses courses du calendrier Juniors, et d’appliquer ce que j’avais appris en J1. Ce ne sera peut-être pas le cas, tant pis”.