Marc Sarreau : « Je ne reviendrai pas en arrière »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Le Tour Poitou-Charentes (2.1) est une épreuve particulière pour Marc Sarreau. Il y a décroché ses deux premières victoires professionnelles, en 2015 et 2017, mais aussi les quatre dernières en date : trois en 2022 et une autre en 2023. Pourtant, cette année, le coureur de la Groupama-FDJ - de retour aux sources cette saison - n'a pas le moindre espoir de lever les bras en terres charentaises. Et pour cause : il n'est ici que pour aider son leader Paul Penhoët. Comment vit-il la situation ? Rêve-t-il toujours de lever les bras chez les pros d'ici la fin de la saison, et de sa carrière ? DirectVelo a fait le point avec l'athlète de 31 ans au cœur du TPC. 

DirectVelo : Comment vis-tu ce TPC où tu ne joues pas ta propre carte ?
Marc Sarreau : Depuis le début de l’année, je me suis habitué. C’était aussi un souhait de ma part pour cette saison 2024. Dans ma tête, c’est clair depuis le début. Il n'y a donc pas de soucis, même si le TPC est une course qui m'a plusieurs fois réussi.

Cette adrénaline des 300 derniers mètres ne te manque-t-elle pas ?
C’est un peu différent. Le but n'est plus de gagner des courses alors l'adrénaline n'est pas la même. Il y a quand même beaucoup de pression pour le placement. C’est plutôt un avantage de connaître la course et de l’avoir gagnée. Je suis motivé pour emmener Paul (Penhoët) vers la victoire cette semaine.

« IL SERA DIFFICILE DE RENOUER AVEC LA VICTOIRE »

C'est, en quelque sorte, une passation de pouvoir...
Oui, c'est ça. J’étais au bout d’un cycle. Je pense que j’ai toujours les capacités de gagner des courses, mais je n’y arrivais pas en WorldTour. Je stagnais au plus haut niveau mondial. Mon souhait, c’est d’atteindre le meilleur niveau possible et ça passait désormais par le fait d’aider un jeune ou quelqu’un d’expérimenté, plutôt que de le faire moi-même. Comme je n'arrivais pas à gagner plus haut, j'ai préféré me tourner vers ce rôle de poisson-pilote. Ça change un peu l’entraînement. Je travaille moins l’explosivité parce que ce sont des efforts un peu plus longs.

Tu n'as donc plus du tout l'ambition de gagner la moindre course, même en Classe 1 ?
Non, pour être un bon poisson-pilote, il faut vraiment le travailler à 100%. Pour gagner des courses, il faut régulièrement disputer des sprints parce qu’il y a plein d’automatismes que l’on perd assez vite. On le voit dès qu’on est blessé, c’est difficile de retrouver la confiance et de faire les bons choix. Maintenant, j'ai passé le cap, je ne reviendrai pas en arrière, ce serait trop difficile. Si l’opportunité se présente et qu’il n y a pas de sprinteur sur la course, ça me fera toujours plaisir d’aller sprinter. Mais je pense qu'il sera difficile de renouer avec la victoire.

« JE COMMENCE À RETROUVER UN BON NIVEAU »

Comment s'est passé ton retour à la Groupama-FDJ cette année ?
Très bien, je suis satisfait. C’est une saison un peu plus régulière que les précédentes, sans grosses blessures même si je suis tombé une ou deux fois et que ça m'a quand même un petit peu retardé. C’est une de mes meilleures saisons sur les trois dernières, en termes de régularité et d’entraînement. Je commence à retrouver un bon niveau et à être constant. Ça fait plaisir.

Seras-tu toujours dans le peloton l'an prochain ?
Oui, je l’espère. Il n'y a rien de signé pour le moment, mais ça ne devrait pas tarder.

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