Jean-Christophe Barbotin : « On va revoir notre copie »

Crédit photo Charente-Maritime Women Cycling

Crédit photo Charente-Maritime Women Cycling

Reverra-t-on les filles de la Charente-Maritime Women Cycling en compétition cette saison ? Pas sûr. Et ce même si les compétitions pouvaient reprendre à la fin de l’été. “Si on reprend mi-juillet, ça ira. On essaierait alors de faire un maximum de courses jusqu’à mi-octobre et ça pourrait être cohérent. Par contre, si on ne peut reprendre qu’en septembre… Je ne sais même pas si ça vaudrait le coup de relancer la machine pour si peu, pour cinq ou six semaines”, explique le manager de l’équipe féminine, Jean-Christophe Barbotin, auprès de DirectVelo. Ce dernier envisage ainsi de ne pas reprendre la compétition en fin d’année 2020 s’il considère que ça ne vaut pas le coup pour une période trop restreinte. “Si ce scénario se présente, il faudra en discuter avec les filles et le staff pour savoir s’il faut se lancer ou s’il vaut mieux renoncer et préparer directement 2021. C’est une réelle possibilité. Il faut tout envisager et se demander ce qui est le mieux pour l’avenir de la structure”.

Lorsque Jean-Christophe Barbotin évoque l’avenir de sa structure, il pense bien évidemment - entre autres - aux finances. “Il y a une trésorerie à gérer. Je ne suis pas certain que ça vaille le coup de dépenser de l’argent en fin d’année pour trois ou quatre courses. Et puis, il n’y a pas que l’aspect financier. Il faut penser aux filles. Courir un mois et demi en fin d’année rimerait à quoi ? Surtout que certaines d’entre elles, à cette période-là, seront en plein début d’année scolaire. Si c’est pour arriver sur trois courses sans être bien préparées et se prendre des fessées, ça ne servirait à rien. On pourrait donc songer à la saison blanche”. Bien qu’il s’agisse d’une véritable possibilité, Jean-Christophe Barbotin et ses troupes espèrent bien sûr tout de même un autre scénario. “On va discuter tous ensemble et chacun donnera son avis. Mais de toute façon, pour le moment, nous attendons de savoir ce qu’il en sera vraiment au niveau du calendrier. Et, si ça repart dès la mi-juillet, alors on se lancera avec plaisir dans cette fin de saison”.

« ON CHERCHE À PROFESSIONNALISER L’ÉQUIPE »

S’il se veut raisonnable, Jean-Christophe Barbotin tient aussi à se montrer optimiste pour la suite. “Il y a aura un préjudice financier, comme pour tout le monde. On n’y échappera pas. Pour autant, ça ne nous empêchera pas de finir la saison, ni de repartir en 2021. Selon nos dernières évaluations, notre budget devrait baisser de 18 à 20%. Mais on espère toujours avoir des aides compensatoires au niveau de l’État. Mais sans l’État, ce serait compliqué. Nos partenaires privés ne pourront pas faire d’efforts supplémentaires et c’est bien normal. Ils ne vont pas se refaire la cerise en six mois”. Une situation qui pourrait retarder quelques projets. “Certaines des filles de l’équipe ne sont pas salariées. Il y a des services civiques, des filles payées par l’armée… On cherche à professionnaliser l’équipe. On devait financiariser notre mécano mais on est obligé de reporter. On le fera quand même, mais plus tard”

Par les temps qui courent, l’adaptation est obligatoire. “On va revoir notre copie. Mais on continuera quand même de faire évoluer notre projet en 2021, comme prévu. Il faudra réduire la voilure et s’adapter. Je pense par exemple au matériel. Certains des vélos de cette année n’auront quasi pas été utilisés, alors on ne va sûrement pas renouveler la totalité de notre matériel entre 2020 et 2021. Il faudra limiter les investissements en gardant le même confort”. D’où cette volonté de réduire l'effectif (lire ici) et de faire les bons choix pour s’assurer un avenir qui soit le plus serein possible, en attendant tout d’abord le verdict pour le programme de l’été prochain. “L’idée ne sera pas de sauver les meubles mais de pérenniser l’équipe et le projet. On prendra les décisions qu’il faut prendre. Je reste quand même optimiste quant à une reprise. Si on est capable de bien gérer le déconfinement, ça ira. À condition de pouvoir bel et bien reprendre l’entraînement à partir du 11 mai”.

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