Jens Blatter : « Personne n’a abandonné »

Crédit photo Philippe Seys

Crédit photo Philippe Seys

La Groupama-FDJ Continental a actuellement des coureurs un peu partout en Europe. De la France à la Slovénie, en passant par la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Suisse. “Nous sommes en contact avec eux chaque semaine”, apprécie Jens Blatter. Entre le programme de fin de saison, l’avenir des Espoirs 4, le recrutement à gérer ou encore le possible passage de coureurs dans la WorldTour, l’actualité est riche au sein de l’équipe française. Le manager fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment la Groupama-FDJ Continental vit-elle la situation actuelle ?
Jens Blatter : Mieux que je ne le pensais. J’ai toujours pensé que ça allait bien se passer pendant une ou deux semaines, et que la “colère” allait ensuite arriver. Mais ça va très bien. L’équipe, dont les entraîneurs, a des bonnes idées. Pour faciliter la vie des coureurs, il y a les courses virtuelles et des exercices différents proposés chaque semaine. Seuls nos cinq Français et Yacob Debesay, qui est resté à Besançon, ne peuvent pas sortir sur la route. En Italie, Mattia Petrucci peut faire des tours autour de sa maison.

« INTÉRESSANT POUR LA SUITE »

Vous avez des coureurs dans différents pays d’Europe. Avez-vous gardé un lien étroit avec tout le monde ?
Oui, c’est important de garder le contact. J’appelle chaque semaine, au moins quinze minutes, tous les coureurs et les membres du staff. C’est nécessaire même si tu ne peux pas donner les infos que tu voudrais donner (sourire). Concernant Yacob, nous avons pu installer Zwift et un ordinateur chez lui. Comme ça, il est connecté avec les autres coureurs. Ils ont fait des courses virtuelles toute la semaine dernière. C’est intéressant même si ça manque de sortir… Concernant les courses de fin de saison, on avait prévu d’avoir un calendrier plutôt semblable à l’an passé. Plusieurs de nos coureurs devraient être concernés par des épreuves avec leur équipe nationale, mais en raison de la situation, on a postulé sur plus de courses d’août à octobre. 

Tiens-tu le même discours avec chaque coureur alors qu’il y a des profils très différents ?
C’est sûr que Paul (Penhoët) et Hugo (Page) ont moins de pression que les Espoirs 4. Le discours est différent. En tout cas, je constate que personne n’a abandonné alors que la situation est difficile. Il y a des moments compliqués dans une carrière, notamment quand on court en WorldTour, et cette période sans course montre quels sont les coureurs capables de gérer des difficultés. Tout le monde donne son meilleur chez nous, et c’est intéressant pour la suite. 

« ON NE POURRA PAS GARDER QUATRE-CINQ NON ESPOIRS »

Il y a quelques semaines, certains proposaient de permettre aux Espoirs 4 de rester dans la catégorie l’an prochain (lire ici). Qu’en penses-tu ?
C’est une bonne initiative mais ça risque d’être compliqué à mettre en place. Les équipes WorldTour préfèrent de plus en plus engager des jeunes coureurs. Si on fait une catégorie U24, ça n’irait pas dans ce sens. C’est difficile actuellement pour les coureurs Espoirs 4. Ils se mettent la pression pour rejoindre le WorldTour, ça reste leur objectif majeur. Pour eux, cette option serait une bonne idée. Mais est ce qu’on fait ça pour une année ou plus ? Si on le fait une seule saison, les actuels Espoirs 3 seraient perdants ensuite... 

Il y a actuellement quatre Espoirs 4 dans votre équipe (voir l'effectif). Ont-ils une chance d’être prolongé ?
Ça dépendra d’une éventuelle catégorie U24. On les aidera si le règlement change. Notre but est d’avoir une équipe Espoirs et d’emmener le maximum de coureurs dans notre WorldTour. Nous avons beaucoup de courses Espoirs à notre calendrier, et on ne pourra pas garder quatre-cinq coureurs qui ne sont plus dans cette catégorie. Concernant notre recrutement, nous sommes en contact avec des coureurs et des agents. Nous avons, avec Groupama et FDJ, deux partenaires très sérieux. Il y a aujourd’hui des équipes pros en difficulté. Chez nous, c’est solide. Il y a donc de plus en plus de coureurs qui veulent venir chez nous. C’est bon signe. 

Vu le contexte, est-ce qu’il y aura de la place pour des coureurs de la Conti dans la WorldTour l’an prochain ?
Nous n’avons pas encore discuté de ça. On veut attendre que la situation se calme. C’est difficile de ne pas garder un coureur qui n’a pas couru. De plus, des équipes vont sans doute disparaître, et des bons coureurs vont être disponibles. Je pense que ça ne sera pas facile pour un jeune coureur en 2021.

Mots-clés

En savoir plus