Frédéric Delcambre : « La clef, ce sont les coureurs qui l’auront »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

La reprise des compétitions s'annonce à la fois excitante et compliquée pour la formation Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole. Avec un calendrier extrêmement dense en France au mois d'août prochain, la structure Continentale n'aura pas l'occasion de beaucoup faire tourner son effectif. De surcroît, les rose-et-noir entreront directement dans le vif du sujet avec des épreuves montagneuses pas véritablement à leur avantage. Comment appréhender cette drôle de reprise ? À quoi pourrait ressembler la fin de saison du groupe nordiste ? Quel avenir pour la structure à plus long terme ? DirectVelo fait le point avec Frédéric Delcambre.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur le nouveau calendrier de l’UCI ?
Frédéric Delcambre : On est en train de l’étudier, pour les courses françaises mais aussi pour les courses de nos voisins belges. On va quand même attendre le 2 juin pour attendre les nouvelles annonces du gouvernement sur l’évolution de l’épidémie pour avoir la confirmation que ça pourra bel et bien se faire. Avec notre effectif, je ne sais pas si on pourra tout faire. Il faudra regarder ce qui est possible ou non. En tout cas, dans notre esprit, on est prêt à remettre un dossard le 1er août prochain. On se dit que l’on va courir.

Cette situation pourrait demander beaucoup d'aménagements…
C’est sûr, d’autant qu’il n’y a pas que les coureurs… Il y a aussi les mécanos et tous les assistants. Ils ne vont pas bosser huit jours sur sept ou 26 heures sur 24. Il faudra réussir à installer quelque chose de cohérent pour tout le monde. Mais encore une fois, on va déjà attendre le 2 juin pour savoir ce qu’il en est véritablement. Ensuite, à ce moment-là, nous communiquerons un premier calendrier aux coureurs de l’équipe pour qu’ils puissent y voir un peu plus clair quant à la fin de saison.

Mis à part les changements de dates, le calendrier des courses sera-t-il le même que celui initialement prévu ?
Normalement, oui. On ne va pas devoir renoncer à des courses qui nous avions prévus de faire avant l’épidémie. Tout a l’air de s’enchaîner correctement, ça ne devrait pas nous poser trop de soucis. On ira là où l’on a l’habitude d’aller. Il n’y aura pas beaucoup de changements. Inversement, on n’ira sans doute pas là où nous ne devions déjà pas aller avec le calendrier initial, y compris sur les courses françaises…

« DEUX MOIS POUR S’EXPRIMER »

Tu fais référence au Mont Ventoux Dénivelé Challenge ou encore à la Mercan’Tour Classic…
Disons que ça ferait beaucoup. Il faut réfléchir et rester logique. On ne va pas aller embêter les organisateurs de courses où nous n’avions pas postulé pour la première date. ll y a d’autres courses qui nous correspondent mieux et pour lesquelles nous avons aussi des impératifs en terme de présence vis-à-vis de nos partenaires.

Les premières courses françaises du calendrier seront très montagneuses. Sur le papier, ce n’est pas l’idéal pour l’équipe…
Il faudra faire avec, comme en février dernier. Sur le début de saison 2020, le niveau avait aussi été rendu très difficile par de gros plateaux. Je pense que l’on va se retrouver dans la même situation en août, puisque tout le monde voudra venir courir  ces épreuves de préparation au Tour de France.

Quelle sera la clef pour réussir cette fin de saison si particulière ?
La clef, ce sont les coureurs qui l’auront. On va tout faire pour qu’ils arrivent en condition correcte au moment de la reprise. Le problème, c’est qu’ils n’auront que deux mois pour s’exprimer, en août et en septembre. Le mois d’octobre sera particulier car nous serons déjà tournés chez 2021. Dans ces conditions, tous les coureurs de l’équipe devront arriver à 100% dès le mois d’août. Sur les premières courses montagneuses, il faudra tenter le tout pour le tout en jouant des étapes.

« ON N’EST PAS PLUS INQUIET QUE LES AUTRES ANNÉES »

Le Tour de l’Ain et le Tour de Savoie-Mont Blanc vont s’enchaîner. Qu’est-il prévu à cette période ?
Nous avons douze coureurs et ils auront tous besoin de courir à cette période-là. Nous n’avons pas envie de laisser des coureurs à la maison jusqu’au Tour du Limousin. Or, c’est ce qu’il pourrait se passer pour quelques-uns si nous ne faisons qu’un front sur les courses montagneuses. Il est donc envisagé d’aller sur les deux courses mais rien n’est encore définitif. Est-ce que ce sera possible pour nous d’un point de vue logistique ? On est en train de réfléchir à tout ça.

Comment imagines-tu l’avenir de la structure à plus long terme ?
On est obligé de prendre tous les paramètres en compte et d’envisager tous les scénarios, y compris celui d’une fin de saison sans la moindre course. Si ça reprend, tant mieux, évidemment… Mais dans tous les cas, on ne sera pas à l’abri pour la suite. Dans quel état financier seront nos partenaires ? Pourront-ils continuer de nous soutenir à l’avenir ? Il faut se poser la question et envisager les deux réponses.

Il y a donc de l’inquiétude ?
On n’est pas plus inquiet que les autres années (sourires). Dans l’historique de l’équipe, il a souvent été difficile de savoir ce qu’il en serait pour l’année suivante. On n’est ni plus ni moins inquiet que les autres saisons. On ne se fait pas de soucis pour finir l’année. Pour 2021, on aura l’occasion d’en rediscuter. En attendant, je veux être optimiste. 

Mots-clés

En savoir plus