Toon Aerts : « J’ai eu un peu peur »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Les années se suivent et se ressemblent pour Toon Aerts. Troisième en 2019 et en 2020, le Belge est de nouveau monté sur la dernière marche du podium, ce dimanche à Ostende (voir classement). Derrière les deux ogres de la discipline, Mathieu Van der Poel et Wout van Aert, le coureur de 27 ans a vécu une toute autre course. À la bagarre avec ses compatriotes, puis le Britannique Tom Pidcock, il a décroché la médaille de bronze au forceps. Une belle revanche après son accident de la route avant les fêtes. Il revient sur sa journée pour DirectVelo.

DirectVelo : C'est ta troisième médaille de bronze d'affilée. Les fois précédentes il y avait de la déception, là ce n'est pas le cas...
Toon Aerts : C'est vrai. J’étais dans un bon jour. À Bogense en 2019, j'ai chuté alors que j'étais à la bataille pour l'argent. L'an passé, j'étais aussi à la lutte pour la deuxième place avec Tom Pidcock jusqu'au bout. Aujourd'hui (dimanche), la troisième place était la meilleure place que je pouvais viser. Pidcock m'a mis la pression dans le dernier tour mais son retour a dû lui coûter des forces. Je suis très fier de cette médaille de bronze.

Comment as-tu réagi en voyant Pidcock revenir ?
J'ai eu un peu peur. Notamment d’être parti trop vite. J'étais isolé depuis la mi-course. Il n'y avait pas autant de vent que la veille, mais c'était des conditions tout de même difficiles. En le voyant se rapprocher, j'ai un peu temporisé. Quand il est revenu, je l'ai laissé mener. Je savais que j'étais meilleur sur la plage. Il a aussi commis une petite erreur sur le début de cette section sur sable. J'ai ensuite tout donné. Sur la toute fin, il est revenu mais j'avais encore assez de force pour résister jusqu'à la ligne.

« SUR LE PODIUM AVEC DES GARÇONS AU TOP DU CYCLISME MONDIAL »

Comment t'es-tu senti sur le sable ?
J'étais plutôt bien. Lors de la reconnaissance vendredi avec l'équipe, je n'étais pas fier de ma technique dans le sable (rires). Il faut dire que j'avais fait un gros bloc d'entrainement en début de semaine et que j'ai eu un contre-coup vendredi. Lors des entrainements spécifiques sur sable avec l'équipe, j'étais beaucoup mieux. J'étais confiant pour la course du jour et c'était le plus important. Ce dimanche, j'ai probablement fait une de mes meilleures courses sur sable de ma carrière au niveau technique, notamment dans la première moitié de la course. J'espère conserver cette bonne technique pour les manches de Coupe du Monde comme à Coxyde.

Que te manque-t-il pour chatouiller Mathieu Van der Poel et Wout van Aert ?
Je ne pense pas que je puisse faire grand-chose (rires). Ça fait plusieurs années que je cours à un bon niveau et Mathieu et Wout sont toujours devant moi. Je suis sur le podium avec des garçons qui sont au top du cyclisme mondial. Je dois juste savourer les moments où je suis sur le podium avec eux, notamment les grands événements comme le Championnat du Monde ou quand il m'arrive de les battre. Comme à Renaix en 2019 ou en Coupe du Monde aux Etats-Unis en 2018. C'est très rare, mais c'est ce qui fait la petite différence entre ma carrière et celle d'autres coureurs. Être avec eux sur les podiums et les battre de temps en temps, c'est ce qu'on peut espérer de mieux. Il faut apprécier les moments où ça arrive.

Comment as-tu ressenti l'absence de public ?
C'était très spécial. Ce n'est pas agréable pour les coureurs et pour les gens devant la télévision. On doit cependant passer au-dessus de ça. On souhaite tous que les choses reviennent à la normale, en sport et dans la vie en général. On doit s'estimer content de pouvoir courir et les gens doivent être contents de voir du sport à la télévision ou de lire les compte-rendus dans les journaux. Un circuit sans public, ce n'est agréable pour personne et on doit juste prier pour que les choses reviennent à la normale pour la saison prochaine.

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