Lenny Martinez n'avait rien à perdre
Pour son premier cyclo-cross depuis le mois d'octobre, Lenny Martinez ne s'est pas loupé. Engagé sur l'épreuve Juniors du Championnat de France de cyclo-cross, qui se tenait ce dimanche sur la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines (Ile-de-France), il est venu chercher une belle 2e place, derrière un Nathan Bommenel des grands jours (voir le classement). Une satisfaction et une surprise pour celui qui, à la base, n'avait pas prévu de se rendre sur le rendez-vous national. "Lorsque ça a été annoncé, je n’avais pas trop envie de venir, car je trouvais que c’était trop tard dans la saison, et j’étais déjà concentré sur la route, révèle à DirectVelo le coureur de 17 ans. Mais mon grand-père [Mariano Martinez, NDLR] m’a motivé à y aller. Il m’a dit que je n’avais rien à perdre, que c’était du bonus. Donc faire 2e, c’est déjà très bien, sachant que je ne me suis pas du tout consacré au cyclo-cross pendant l’hiver, et que je n'ai pas fait beaucoup d’intensités ces derniers temps. Mais si j’avais plus travaillé, j’aurais peut-être pu mieux faire".
Quelques petits regrets après coup, même s'il se dit "très content" de sa performance, sur un circuit "assez difficile, avec une boue sèche et collante, où il fallait vraiment grimper en force", qui lui convenait bien. La frustration, aussi, d'avoir été pénalisé dès le départ. "Je n'étais pas trop mal, sauf que deux gars cassent leur chaîne devant moi, et je me retrouve entre la 15e et la 20e position au milieu du premier tour, explique l'habituel sociétaire du CC Varennes-Vauzelles. En fait, j’ai passé toute la première partie de course à remonter et à faire le jump entre les groupes. J’ai fait beaucoup d’efforts à ce moment-là, et c’est peut-être ce qui me manque sur la fin. Enfin, ça, et le passage des planches…"
En effet, à l'inverse de Nathan Bommenel, qui n'est jamais descendu de son vélo pour franchir les planches, Lenny Martinez n'a "jamais appris à les sauter". Un défaut technique, qui lui coûte potentiellement cher à l'arrivée. "J’aurais peut-être pu suivre si ça avait été le cas, c’est dommage. Mais quoiqu’il arrive, il était très fort. Vu mon placement, je n’ai jamais vraiment pensé au titre. Peut-être dans le dernier tour, lorsque j’arrive à revenir pas trop loin, mais le dernier passage des planches a vraiment été le coup de grâce".
« PROUVER QUE JE PEUX ALLER CHERCHER DES RÉSULTATS QUAND ÇA GRIMPE »
C'est toutefois une nette progression pour le Junior 2, conscient d'avoir "vraiment pris de la puissance pendant l’année et bien travaillé cet hiver", qui avait terminé 22e à Flamanville en 2020. C'est toutefois sur la route qu'il a préparé ce Championnat, lui qui était en stage en Italie en début de semaine dernière avec les coureurs de la Conti Groupama-FDJ. Pendant ce stage disputé du côté d’Alassio (Ligurie), il s'est d'ailleurs mis en évidence en obtenant le meilleur résultat sur un test en montée de 20 minutes. "Sur les trois jours, le but était surtout de découvrir le staff et les autres coureurs, mais on a quand même bien roulé. Nous avons fait 4 heures d’endurance le premier jour, 5 heures le deuxième avec des sprints et des exercices lactiques, puis 2 h 30 le dernier jour. L’encadrement est très professionnel. Tout est déjà prêt et à disposition. On n’a plus qu’à rouler".
Avec son profil de grimpeur-puncheur, il fait donc partie, en compagnie de Louka Lesueur et Eddy Le Huitouze, des trois membres du programme de détection de la formation Continentale (lire ici). Entraîné par Benoit Vaugrenard, et bénéficiant d'une aide matérielle, il est mis dans des conditions idéales pour progresser. "C’est Joseph Berlin-Semon (entraîneur de la Conti, NDLR) qui m’a contacté en août dernier, se remémore-t-il. L’équipe cherchait des grimpeurs, et je venais de réaliser de bonnes performances en montagne (2e de la cyclosportive du Tour de Savoie Mont Blanc, puis vainqueur de la cyclosportive de la Madeleine, NDLR). Ils m’ont expliqué le projet, et ça m’a plu".
Une "super opportunité", que le fils de Miguel Martinez ne compte pas laisser passer. "Cette année, j’ai envie de performer sur les épreuves montagneuses, comme la Classique des Alpes. J’aimerais aussi découvrir l’équipe de France, pourquoi pas lors d’un stage. Même si je n’ai pas trop de pression, je dois quand même prouver à la FDJ que je peux aller chercher des résultats quand ça grimpe". Et histoire de ne pas perdre de temps, il envisage déjà de se frotter aux meilleurs amateurs du pays, sur le toujours sélectif Circuit de la Vallée du Bedat (Élite Nationale), prévu le 28 février. "Je dois encore obtenir l’autorisation d’être surclassé pour pouvoir participer. Ça va rouler vite, je ne peux que progresser".