Le VC Rouen 76 a une jeunesse à faire valoir

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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La saison amateur commence doucement sa rentrée. Après un séjour dans le Sud-ouest, au Pays Basque, puis dans le Sud-est, dans le Haut-Var, c’est désormais le Nord-Ouest qui rentre dans la danse, dès ce samedi, avec le Grand Prix de Saint-Hilaire-Du-Harcouët (Elite Nationale). Déjà présent sur les Boucles du Haut-Var, le VC Rouen 76 va donner ses premiers coups de pédale, à domicile ou presque. Son directeur sportif, Jean-Philippe Yon, est déjà rassuré par ces débuts en Provence. "On a réussi à créer un bon collectif, c'est important. Notre objectif était de gagner des épreuves, on n’a pas réussi. On a fait des erreurs tactiques quelques fois, mais c’est un groupe un peu jeune, il y a un manque d'expérience. Mais physiquement, c’est très rassurant", synthétise-t-il.

« ÊTRE PLUS FORT QUE LES AUTRES DANS LA TÊTE »

Après déjà un exercice 2020 largement perturbé, notamment pour les plus jeunes d’entre eux, 2021 ne commence pas forcément de la meilleure des manières avec les nouvelles successions d’annulations et de reports. Le technicien tire la sonnette d’alarme. "On est sur le point de sacrifier deux générations de juniors et d'espoirs s’il n’y pas assez de compétitions. Les Juniors ne progressent pas s'ils ne courent pas. Il y a des espoirs quasiment sur le point de passer pro. S'ils ne peuvent pas s'exprimer, ça va mettre un frein à leur carrière professionnelle, c'est gênant". Jusque dans le direction de son équipe, les problèmes se font sentir. "On ne peut pas se projeter. On fait des compos et on change tout le temps. On croit courir deux fois le week-end puis on ne court qu'une fois. Donc on laisse des coureurs à la maison…".

Pas question pour autant de se montrer abattu face à la crise sanitaire qui menace la tenue des courses. "Je leur dis qu'il va falloir être plus fort que les autres dans la tête et accepter cette situation hyper indécise. Ce n’est pas parce qu'on reste un week-end à la maison qu'on ne doit pas être performant le suivant. On fait des blocs pour être à chaque fois performant". D’autant qu’après une annnée 2020 réussie, le VC Rouen 76 semble avoir encore franchi un cap, dès le recrutement hivernal. Notamment avec les arrivées de Florentin Lecamus-Lambert, Hugo Toumire ou encore Sébastien Havot. "C'est clair que sur le papier on a une équipe qui tient fortement la route. Ça pose des problèmes sur les compos actuelles. Il y a des coureurs qui marchent bien qui ne peuvent pas courir comme il y a peu de courses".

« IL FAUT LEUR APPRENDRE À SE CANALISER »

Des questions se posent pour les plus talentueux d’entre eux, qui pourraient faire la bascule chez les professionnels. "C’est intéressant de travailler avec des jeunes plein d’ambitions, il y en a deux-trois qui peuvent passer l’année prochaine si on fait une saison normale", estime Jean-Philippe Yon. Et cette condition a joué un rôle dans le calendrier pour l’année 2021. "On avait orienté notre calendrier sur beaucoup de Classe 2, qui représentent une cinquantaine de jours de course. On a été pris partout à l’exception de la Flèche Ardennaise. Les organisateurs ont vu notre groupe de qualité". Mais le livre 2021 commence mal avec nombre de reports et d’annulations parmi ces courses. "Ces coureurs de talent ont besoin de se confronter à ce niveau", ajoute le directeur sportif rouennais.

Mais parmi eux, deux ont déjà décroché leur place chez les pros pour 2022. Il s’agit d’Hugo Toumire (Cofidis) et Kévin Vauquelin (Arkéa Samsic), tous les deux Espoirs 2. "Ce sont des coureurs en manque d'expérience par rapport au haut niveau en course. Il faut leur apprendre à se canaliser et des façons de courir différemment, plutôt que faire du n'importe quoi". Et les Classe 2 représentaient une opportunité en or pour Jean-Philippe Yon et ses protégés. "Si on veut gagner une Classe 2 il faut être raisonnable et être hyper présent aux endroits stratégiques. Je considère qu’ils sortent quasiment des Juniors car ils ont peu couru en 2020. Kevin doit avoir à peine dix jours de course et Hugo n’a pas beaucoup couru avec Chambéry". L’expérience sera donc un point clé pour les deux. Mais si les Classe 2 se font encore désirer, une course comme celle de Saint-Hilaire-Du-Harcouët ce samedi pourrait leur permettre de prendre quelques repères, car Rouen s’y présentera avec la grosse équipe.

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