Jérémy Leveau : « Il faut aller au bout de soi »
Cette fois-ci, Jérémy Leveau est allé au bout. Après quatre précédentes participations au Tro Bro Leon - toutes conclues par des abandons -, l’Ornais s’est fait plaisir sur les routes si particulières de la course d’un jour bretonne. Et il a même espéré un gros résultat jusque dans les tous derniers kilomètres. “Je n'avais pas spécifiquement préparé le Tro Bro Leon mais j'arrivais sur cette course avec beaucoup de motivation, je l'avais cochée dans un coin de ma tête. Dans l'ensemble, je suis satisfait de ma course. J'ai connu deux petits pépins mais qui ne m'ont pas coûté grand-chose pour le final. J'étais content de pouvoir arriver dans le groupe principal, synthétise le coureur de Xelliss-Roubaix Lille Métropole. Même si je n'y avais jamais rien fait jusque-là, je n'en gardais pas de mauvais souvenirs. C'est une course hyper dure sur laquelle il faut aller au bout de soi”, rappelle-t-il auprès de DirectVelo.
À 29 ans, l’ancien médaillé de bronze du Championnat de France sur route 2017, à Saint-Omer (Pas-de-Calais), arrive dans la force de l’âge et se sent capable de s’exprimer sur des terrains divers et variés. “C'est une course qui me plaît et j'étais confiant quant à mes capacités à pouvoir y jouer les premiers rôles. En 2019, j'en avais gardé quelques regrets car j'étais dans le bon wagon avant de crever des deux roues sur la fin de course, ce qui m'avait coûté un potentiel résultat dans le final. Ce n'était pas une revanche, mais je voulais quand même prouver, et me prouver à moi-même, que je pouvais faire quelque chose de sympa sur cette course si spécifique”.
UNE MONTÉE EN PUISSANCE… AVEC LES AMATEURS
Aux portes du Top 10 sur la ligne d’arrivée (voir classement), il s’est rassuré avant les échéances à venir. “Même si on a connu une longue période sans courses, je me suis bien entraîné et j'ai beaucoup travaillé. Je tenais à être prêt pour le retour des premières courses pros avant l'été”. Pour cela, Jérémy Leveau a mis toutes les chances de son côté en enchaînant les courses au milieu des coureurs amateurs, ces dernières semaines, histoire de retrouver le coup de pédale en compétition, lui qui n’avait pas couru avec les pros depuis la Roue tourangelle, le 4 avril (!) dernier. “J'étais un peu déçu du mois d'avril. Je l'avais bien préparé, déjà, et j'y étais ambitieux. J'avais préparé cette période-là, j'avais fait des sacrifices pour y arriver avec un pic de forme et finalement, je me suis retrouvé avec l'herbe coupée sous le pied alors que je commençais à monter en pression”, regrette l’ancien coureur de Delko Marseille Provence en évoquant la longue période durant laquelle sa formation Continentale n’a pas pu s’aligner sur la moindre épreuve. “Sur le coup, ça a été un peu dur à encaisser mais j'ai vite réussi à me remobiliser pour la suite”.
C’est ainsi qu’il s’est donc aligné, en individuel, sur trois courses amateurs, en Élite Nationale. Avec à chaque fois la volonté d’y faire la course, en témoigne sa 11e place sur la Ronde du Porhoët, sa 5e place lors de Châtillon-Dijon puis un podium au Grand Prix de Percy-en-Normandie (2e). “Je n'en avais pas fait des objectifs, évidemment, mais ça m'a fait du bien pour préparer les courses pros dont les manches de Coupe de France. J'étais content de pouvoir y participer, ça permet de faire du rythme. Le niveau est quand même élevé, alors quand on marche sur ces courses-là, même si c'est au milieu des amateurs, ça reste la preuve que l'on est en forme : ça met en confiance, ça rassure, et ça fait plaisir. J’ai pu faire de bons efforts en compétition, c'était important. Si je fais du vélo, c'est avant tout pour courir, pas juste pour m'entraîner, donc ça m'a fait du bien”. Place désormais à des rendez-vous plus importants, dans la lignée du Tro Bro Leon. À commencer par le Tour du Finistère, ce samedi (voir la liste des partants), puis les Boucles de la Mayenne. “Arnaud Démare y est annoncé, ce qui pourrait redistribuer les cartes car j'imagine que la Groupama-FDJ va vouloir cadenasser la course pour des arrivées au sprint”. Affaire à suivre.