Bruno Armirail : « Il faut avoir des priorités »
Bruno Armirail est fidèle au rendez-vous. Solide rouleur depuis de nombreuses années, le coureur de la Groupama-FDJ a pris la médaille d’argent, ce jeudi, à l’occasion du Championnat de France contre-la-montre disputé à Épinal, dans les Vosges. Seulement devancé par son propre coéquipier Benjamin Thomas (voir classement), il aurait rêvé du maillot tricolore mais admet tout de même ne pas avoir pu réellement se consacrer à la discipline ces derniers mois, ce qui donne peut-être encore un peu plus de valeur à cette médaille. Entretien pour DirectVelo.
DirectVelo : Tu termines sur la deuxième marche du podium, entouré de deux coéquipiers…
Bruno Amirail : C'est sûr qu'être sur le podium, c'est une satisfaction. L'an dernier, j'étais troisième. Cette année, je termine deuxième. Benjamin (Thomas) était le plus fort, c'est sûr. Mais j'espère que dans les années à venir, je pourrai espérer avoir ce titre-là. Je passe à côté, mais je n'ai pas fait d'erreur. C'est quand même une satisfaction d'être sur le podium d'un Championnat de France. C'est toujours bien.
Avais-tu eu le temps de spécifiquement travailler ce chrono ces dernières semaines ?
Cette année, je l'ai moins préparé que d'habitude. J'ai plus travaillé en montagne. À Isola comme à Ténérife, lors de stages en altitude, je n'ai pas fait de chrono. On a fait beaucoup de cols avec David (Gaudu), mais je n'ai pas du tout travaillé le contre-la-montre. Lorsque je suis arrivé ici, j'ai fait une séance lundi. Il n'y a qu'au Dauphiné où j'ai fait un chrono. Sinon, depuis avril, je n'ai pas touché au vélo de chrono, alors que d'habitude c'est une à deux séances par semaine. Mais on ne peut pas tout préparer non plus. Il faut avoir des priorités. On ne peut pas tout travailler sur une semaine, sinon on fait des semaines à 40 heures.
« IL FAUT ALLER CHERCHER LES PETITES SECONDES, LES PETITES RESSOURCES QU’ON A AU FOND DE SOI »
Quelle était la clé, en termes de gestion, sur ce Championnat de France chrono ?
Le but, c'était de ne pas partir trop fort. Avec la chaleur, on sait qu'on peut s'enflammer mais on peut vite exploser. Du coup, le but était de partir plus tranquillement que d'habitude et de bien gérer. Et si je me sentais bien, il fallait tout tenter. C'est ce qu'on a fait. De toute manière, je n'avais rien à perdre. On utilise pas mal les capteurs de puissance. Au début, je gérais par rapport à ça. Après, c'est aussi au mental que ça se fait. Je savais que Rémi (Cavagna) n'était plus trop dans le match et que je jouais avec Benjamin. Mentalement, il faut essayer de se surpasser. Il faut aller chercher les petites secondes, les petites ressources qu'on a au fond de soi et tout donner jusqu'au bout.
Il fallait aussi s’adapter aux fortes chaleurs…
Je ne suis pas trop un spécialiste de la chaleur en général. J'aime quand il pleut aussi. Mais c'est comme ça, il faut faire avec. Sur le circuit de la Haye-Fouassière, il faisait super chaud et ça ne m'a pas du tout réussi. C'était pareil à Vesoul en 2016. Concernant le parcours, il n'y avait pas du tout de plat, donc c'était quand même à mon avantage. Par contre, j'aime quand c'est technique et ce n'était pas le cas ici. Mais c'est un Championnat, il faut s'adapter au parcours.
« AU BOUT D’UN MOMENT, IL FAUT GAGNER »
Tu prouves une fois encore que tu fais partie des tous meilleurs spécialistes de la discipline en France !
C'est sûr que je confirme, mais le but c'est de gagner. C'est bien de faire des podiums sur des Championnats de France ou des Top 5 comme l'an dernier sur la Vuelta. Mais au bout d'un moment, il faut gagner.
Penses-tu pouvoir encore progresser sur les chronos ?
J'espère que j'ai encore une marge de progression. Il faut continuer à travailler sur le vélo, mais aussi le mental. Peut-être que si je m'étais vraiment bien préparé cette année, ça aurait pu le faire. Mais avec des si... On ne peut pas du tout savoir. Peut-être même qu'en le travaillant j'aurais fait dixième parce que je serais parti plus fort et que j'aurais complètement explosé. Mais j'espère pouvoir progresser et encore m'améliorer sur ma position, mais aussi sur beaucoup d'autres points. Et j'espère dans les années à venir pouvoir décrocher le titre. Pourquoi pas dès l'année prochaine.