Sébastien Vigier cherche la bonne distance
Du haut de ses 24 printemps, Sébastien Vigier sera le vétéran de l'équipe de France de vitesse aux Jeux olympiques. La retraite anticipée de Grégory Baugé en janvier l'a propulsé en haut de la pyramide des âges des tricolores. "Mais ça ne change pas grand-chose, relativise-t-il. Grégory nous faisait une référence sur qui on pouvait s'appuyer. On perd cet avantage mais nous avons aussi pas mal d'expérience".
S'HABITUER AU DÉMARREUR
Celui qui participe au Championnat du Monde depuis 2017 sera associé à Florian Grengbo et Rayan Helal. Ils ont déjà couru une fois ensemble au Championnat d'Europe Espoirs à Gand en 2019. "Nous n'étions pas dans des formes optimales, ça ne joue pas vraiment". Or la difficulté du rôle de relayeur occupé par le sociétaire de l'US Créteil est de trouver les bons repères avec le démarreur. "C'est important de le faire en condition de course. On va le travailler à Hyères pendant notre dernier stage de préparation", indique-t-il.
Pour être le plus efficace possible, Sébastien Vigier doit s'habituer à son nouveau démarreur. "C'est hyper important. Au départ, je dois être à 70% de mon maximum pour laisser partir le démarreur pour faire un sprint décollé mais si je me relâche à un moment où il est à fond, l'écart devient trop grand entre nous pour bénéficier de l'aspiration. Il faut trouver la bonne distance", analyse-t-il pour DirectVelo. C'est un peu comme si un élastique reliait les deux coureurs et que le relayeur devait le laisser se tendre et choisir le bon moment pour le lâcher et accélérer pour arriver pleine balle quand le démarreur s'écarte.
DES PANCARTES AVEC DES ANNEAUX
Aux Jeux, le cœur du cyclisme battra à l'écart du village olympique, à Izu. "Nous serons à l'écart du village olympique, ça sera comme un Championnat du Monde avec des pancartes avec des anneaux", sourit-il. Le Parisien connaît déjà le vélodrome japonais. "J'y étais allé en 2018 avec Quentin Lafargue et Mathilde Gros. C'est vrai qu'il fait chaud et humide mais ce n'était pas choquant car dans un vélodrome, il fait toujours chaud", rappelle-t-il.
Après un gros bloc de travail de deux semaines et trois jours de récupération, l'équipe de France de vitesse poursuit sa préparation au vélodrome de Hyères avant de s'envoler pour Tokyo le 26 juillet. "Nous n'allons pas travailler la vitesse par équipes tous les jours mais majoritairement. Nous allons aussi travailler le lancement du 200 mètres pour la vitesse individuelle". L'objectif du trio tricolore est évidemment le podium. "Nous allons nous battre pour une médaille. Au niveau du chrono, si nous passons sous les 42"5, nous pourrons jouer le podium. Les Hollandais sont forts, les Anglais seront forts. Le point d'interrogation ce sont les Australiens pour la médaille, mais sans compétition c'est difficile d'avoir des repères". Le Champion d'Europe Espoirs de keirin 2019 n'oublie pas les disciplines individuelles, la vitesse et le keirin. "Quand t'es fort, t'es fort partout". Au pays du soleil levant, il vise tous azimuts.