Lucie Jounier s’amuse aussi en montagne

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Ce ne sont pas les cols alpins ou pyrénéens, certes, mais il y avait quand même de nombreuses belles ascensions à gravir tout au long de la semaine sur le Tour féminin de l’Ardèche (2.1) et il semblerait que Lucie Jounier se soit découvert des qualités de grimpeuse à l’occasion de la plus grande course par étapes française du calendrier. Placée au sprint - 9e à Barjac, 12e à Avignon -, la Bretonne s’est aussi montrée quand la route s'est élevée. En menant la course dans la Côte de Talencieux (2,7 km à 7,8%) le deuxième jour, en travaillant pour Amandine Fouquenet et Sandra Lévénez sur les pentes du Mont Lozère, mais aussi et plus encore en jouant avec les favorites du général ce mardi, lors de la septième et dernière étape, alors que la victoire finale se jouait dans les pentes du Col de Benas (10,6 km à 4,4%). 10e de l’étape, et 7e du peloton si l’on retire les trois filles échappées qui sont allées au bout (voir classement), Lucie Jounier a épaté tout le monde. “Je ne sais pas ce qu’il s’est passé !”, rigolait-elle auprès de DirectVelo peu après la course.

UNE BELLE GESTION SUR LA DERNIÈRE ÉTAPE

Ce résultat parachève de belle façon la semaine très convaincante de l’athlète du Team Arkéa. “Avant-hier (dimanche), ça n’allait pas car j’avais fait un petit périple de 100 kilomètres la veille et je l’ai senti, surtout que ça avait attaqué direct. Hier (lundi), Amandine (Fouquenet) était devant et le peloton ne roulait pas, donc j’ai connu deux journées plus tranquilles qui m’ont permis de souffler un peu. Aujourd’hui (mardi), je me sentais bien dans les bosses et j’étais à l’aise dans les descentes donc je n’y perdais pas trop de jus. J’essayais même de me placer dans le train de la Movistar. Elles ne descendaient pas hyper vite donc je ne perdais pas de temps. Puis le dernier col s’est joué au mental”.

Dans les pentes les plus sévères, Mavi Garcia a décidé d’attaquer la leader du général, Leah Thomas. Une accélération fatale à Lucie Jounier, qui ne s’est pas découragée pour autant. Bien au contraire. “Elles étaient vraiment fortes devant et, de toute façon, je ne voulais pas me mettre dans le rouge non plus. Je suis quand même montée à un bon rythme. Puis je suis revenue sur le groupe de Sandra (Lévénez) et je me suis appliquée dans la descente. Je me suis arrachée jusqu’à la ligne pour faire une place car je ne savais pas combien de filles il y avait devant. C’est cool, mais c’était vraiment dur”

UN AXE DE TRAVAIL POUR LE FUTUR

Une fois la ligne franchie, la native de Redon (Ille-et-Vilaine), 23 ans, pouvait afficher un large sourire. Comme tel était déjà le cas les jours précédents. “Le Mont Lozère, c’était une étape cool aussi. J’ai fait 100 bornes devant et ensuite j’ai fait toute la bosse pour Amandine, en vue du maillot blanc. J’ai vraiment pris du plaisir à faire ça. Ce ne sont pas des cols extrêmement durs non plus, c’est roulant donc ça me correspond mieux. S’il y avait de forts pourcentages, je ne pourrais pas suivre mais là, je pouvais m’accrocher”.

Et si cette semaine ardéchoise lui donnait des idées et des pistes de travail pour la suite de sa carrière ? Peut-être pas pour espérer jouer le classement général des plus grosses courses internationales, mais pour tenter des coups sur des étapes accidentées ou pour servir une grande leader à terme ? “Il faudrait que je le travaille, c’est vrai. C’est sûr qu’en Bretagne, on n’a pas beaucoup de cols (rires). Mais peut-être qu’en le travaillant, je pourrais aider une grimpeuse. Je ne serai jamais moi-même une grimpeuse hors pair mais c’est un truc vraiment sympa, alors pourquoi pas”.

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