Pour Tom Derache, la Ligue des Champions sur piste n'a pas attendu samedi prochain pour commencer. Il a même été le premier coureur à rouler pour cette nouvelle compétition dès ce printemps (lire ici) quand il a participé au tournage de la bande-annonce. "C'était très professionnel pour la promotion du vélo les moyens étaient assez dingues", se souvient-il pour DirectVelo. Mais si le pistard de 22 ans fait partie de la sélection de coureurs invités pour la soirée de Palma de Majorque et des suivantes (voir le programme) ce n'est pas pour faire de la figuration. "J'y vais avec un bon état d'esprit". Cette invitation récompense sa saison où il a franchi un premier palier au niveau international. "J'ai réussi deux très bons Championnats d'Europe, à la hauteur des mes attentes chez les Espoirs et chez les Elites, j'étais super content".

« J'ÉTAIS DANS UNE BONNE JOURNÉE »

Chez les Espoirs, à Apeldoorn, il a conquis l'argent en vitesse et le bronze en keirin dominé par le géant Mikhail Iakovlev. "Mes premières médailles internationales, ça m'a mis en confiance pour la suite. Chez les Espoirs, j'ai fait abstraction du regard des autres. Dans cette catégorie, on sait qui sont les meilleurs. Le Russe Iakovlev était très fort. Le Championnat Espoirs m'a aidé à être sélectionné pour le Championnat d'Europe Elite", commente-t-il.

Avec les grands à Granges, il n'a manqué qu'une roue à Tom Derache pour arranger Jeffrey Hoogland, l'Orange mécanique, à l'arrivée de la finale du keirin. "C'était spécial comme émotion. J'étais en forme toute la journée, j'ai pris du plaisir sur le vélo. J'ai gagné ma série, la suite s'est bien déroulée. En finale de keirin, à ce niveau, tout le monde peut gagner ou faire podium. Je n'étais pas favori mais j'étais dans une bonne journée".

MINI-STAGE À PALMA

Keirin et vitesse seront au programme de chacune des soirées de la Ligue des Champions mais dans un format différent de l'habituel. Des matchs à trois pour la vitesse et deux tours lancés derrière derny, au lieu de trois, pour le keirin (alors que le règlement UCI prévoit un nombre de tours égal derrière derny et sans le derny). "J'ai disputé très peu de matchs à trois, seulement au tout début de mon arrivée sur la piste, reconnaît celui qui a quitté le BMX pour les vélodromes en 2017 (lire ici). C'est assez spécial. En troisième position, tu es trop loin de la tête. On voit tous comment ça se court, on va tous vouloir prendre la tête. Pour le keirin, avec un tour de moins, le sprint sera lancé plus rapidement".

Enchaîner cinq compétitions en six semaines, c'est un rythme inédit pour le coureur du VC Roubaix-Lille Métropole, dans une discipline où on court moins que dans les autres spécialités du vélo. "Ce sera assez spécial. Il faudra récupérer et s'entraîner tout en faisant attention aux temps de déplacement", prévoit-il. La musculation continuera aussi d'être au programme. Avant cela, son absence du Championnat du Monde lui a permis de recharger les accus. "J'ai pu couper deux bonnes semaines, ça m'a permis de débrancher du vélo". L'annulation de la manche prévue à Saint-Quentin-en-Yvelines et le trou créé dans le calendrier lui donne même des idées pour optimiser son déplacement dans l'île des Baléares. "Je vais voir si je peux rester à Palma pour un mini-stage d'entraînement". Tom Derache entamera donc la tournée de la Ligue des Champions samedi soir, avec le costume qu'il portera tout au long des six semaines, avec son numéro de dossard fixe. "Nous pourrons y mettre nos sponsors personnels, ça peut servir notre sport", dit-il convaincu par le projet. Et à Tel-Aviv, le 11 décembre, il pourra enfin entendre le clap de fin de sa saison et couper.