Flanders Classics : « Le cyclisme féminin doit devenir comme le tennis féminin »
Il y a deux ans, Flanders Classics avait lancé un projet au niveau du cyclisme féminin, "Closing the Gap". En d'autres mots, combler l'écart entre les épreuves masculines et féminines. Ce lundi, lors d'une conférence de presse, le responsable de Flanders Classics, Tomas Van den Spiegel, a annoncé une nouvelle étape dans ce projet, à savoir une égalité de gains au Tour des Flandres féminin et masculin. Il y aura donc sur les deux épreuves, à chaque fois 50 000 euros à se répartir. Autre nouveauté en 2022, la montée en catégorie d'A Travers la Flandre et la Flèche Brabançonne, passant de Classe 1 à ProSeries. Le Grand Prix de l'Escaut reste en 1.1. "C'est un choix que nous avons fait. Nous aurons donc moins de WorldTeams au départ, mais ce n'est pas grave, nous voulions permettre à d'autres équipes de participer à l'une de nos épreuves."
DES PARCOURS PLUS DIFFICILES
Un autre point sur lequel Flanders Classics a travaillé pour la saison à venir concerne les parcours. À Gand-Wevelgem, l'épreuve féminine empruntera pour la première fois les Moeren, secteur exposé au vent et propice aux bordures. Au Tour des Flandres, la montée pavée du Koppenberg fera ses débuts lors de l'épreuve féminine. "Quand on parle d'égalité, ça ne concerne pas uniquement l'attention médiatique, les gains, il faut également avoir le parcours qui va avec. C'est aussi une forme de respect envers elles. Des concurrentes vont en souffrir mais nous devons également proposer des tracés à la hauteur." L'organisateur du Tour des Flandres féminin Jo Gosseye est quand même ravi du chemin parcouru depuis la création de l'épreuve en 2004. "Quand je me rappelle encore la première édition, ça n'a plus rien à voir. Les équipes arrivaient en camionnette. Maintenant, elles viennent quand même avec un bus. Les courses sont devenues plus intéressantes à regarder, car elles restaient souvent cadenassées par peur de se mettre dans le rouge. Tout n'est pas parfait, notamment la rémunération dans certaines équipes, mais on avance."
RENDRE LE CYCLISME FÉMININ INDÉPENDANT
Tomas Van de Spiegel ne veut pas s'arrêter là. Pour la période 2024-2026, il va élaborer un nouveau plan en pensant comment rendre le cyclisme féminin indépendant. "Pour le moment, elles sont toujours un produit additionnel aux courses masculines. Il faut que les courses puissent exister sans être liées à leur penchant masculin. À terme, il faudrait pouvoir organiser le Tour des Flandres féminin à une autre date que celui des hommes. Je ne sais pas si ce sera réalisable d'ici 2026, mais c'est la prochaine étape à suivre. En tennis, les circuits féminin et masculin, la WTA et l'ATP, sont distincts, et en Grand Chelem, les finales féminines et masculines n'ont pas lieu le même jour. Pourquoi pas en vélo ? Le cyclisme féminin doit devenir comme la WTA en tennis."