Team U Nantes Atlantique : « L'apprentissage est fait »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Le Team U Nantes Atlantique peut voir la suite de la saison avec optimisme. Pour les grands débuts de la formation Continentale chez les professionnels, les Nantais ont multiplié les kilomètres en échappée, comme le staff l'avait demandé aux coureurs. Ils ont aussi pu compter sur le prometteur Louis Barré, dans le coup à plusieurs reprises face à une forte concurrence (voir sa fiche DV). Avant de se tourner vers un calendrier plus abordable, à commencer ce dimanche par le Grand Prix de Lillers (1.2), le directeur sportif Axel Clot-Courant revient pour DirectVelo sur les premiers pas de son équipe parmi l'Élite.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de ce premier mois chez les professionnels ?
Axel Clot-Courant : Du Grand Prix La Marseillaise aux Boucles Drôme-Ardèche, c’était vraiment un apprentissage. On n’avait pas demandé aux coureurs de faire des résultats mais d’avoir un comportement collectif et offensif. Ce que nous avons réussi à faire avec des échappées. Il y a eu en bonus des places d’honneur. Désormais, la plupart de nos coureurs connaissent le niveau chez les professionnels et à partir de là, on a un point de “structure” pour la suite. Ils savent le boulot qu’il reste à faire. 

« LES JEUNES ONT VU QU’IL Y AVAIT UN ÉCART »

Qu’est-ce que les coureurs ont retenu des premières courses ?
Les jeunes ont vu qu'il y avait un écart. La vraie différence avec les Amateurs, c’est le côté “rouleau-compresseur”. Prendre une échappée et être un peu présent dans le final d’une course, ça va mais c’est au fil des étapes que ça se complique. Par exemple, on a vu Louis (Barré) avoir des petits jours sans. Quand ça fait “rouleau compresseur” pendant plusieurs jours, au bout d’un moment les coureurs ont du mal à la fin. Il y a cette sorte de faux train où tu as l’impression d’être bien mais en fait quand ça accélère, c’est compliqué. Ça rejoint le constat fait par Anthony Ravard (le manager du Team U Nantes Atlantique, NDLR) sur le retard de certains Espoirs français. Même s’ils font quelques Classe 2, le niveau est encore plus élevé ici. Sur tout ce qui est PMA et seuil, ils sont corrects mais le rythme élevé fait qu'ils manquent de fraîcheur dans un final. C’est ça la grande différence. 

Y a-t-il eu des moments particulièrement difficiles ?
Yaël (Joalland) a été en difficulté sur l’Étoile de Bessèges où il n’était pas prévu à la base. C’est un grimpeur et il a dû commencer sur une course où ça bordure. Ce n’est pas le plus simple. En plus, il est tombé, il a eu la Covid... Il a accumulé les difficultés mais c'est aussi ça le sport de haut niveau. On a confiance en lui. On sait qu’il répondra présent plus tard dans la saison. Il ne faut pas oublier qu’il est encore Espoir. Vu notre calendrier, c’est pour ça qu’on a pris des coureurs qui étaient chez les Amateurs l’an passé mais avec de l’expérience, comme Léo (Danès) et Maël (Guégan). Ce sont des garçons avec beaucoup de courses au compteur. 

Emmanuel Morin et Mathias Le Turnier, plus expérimentés, ont-ils eu un rôle important en février ?
Ils ont pu parler aux autres du niveau qu’ils allaient rencontrer. On met régulièrement les jeunes en chambre avec eux. Ils apportent leur expérience et peuvent les rassurer. Manu et Mathias sont passés par ces moments-là. C’est aussi aux jeunes de faire leurs armes et de franchir un cap. Quand tu es très acteur chez les Amateurs chaque week-end et que là tu subis, tu abordes les courses différemment, il faut s’accrocher. Nous sommes persuadés que le niveau rencontré sur ce début de saison va nous apporter pour la suite de la saison. 

« LE RESTE DE L'ÉQUIPE SE DIT QUE C’EST POSSIBLE »

Les performances de Louis Barré ont dû faire beaucoup de bien à l’équipe…
C’est hyper positif pour le groupe. Quand un coureur franchit ce cap-là, le reste de l’équipe se dit que c’est possible. Louis aurait dû être chez les pros plus tôt sans sa blessure (lire ici). C’est le premier coureur de notre centre de formation à passer pro dans notre équipe, donc le voir performant est encore plus positif pour notre projet et l’académie mise en place par Anthony. Pour notre image, c’est super que Louis soit performant. Il manque encore de fond et de rythme car il a connu un an et demi compliqué. Il va continuer de progresser. Il ne se pose pas de question, ne se met pas de barrière. 

Et de ton côté, ton travail a-t-il changé avec ce passage chez les professionnels ?
Il faut être encore plus précis. Il y a les oreillettes, donc on doit passer encore plus d’informations et elles doivent être précises notamment sur le parcours. C’est du direct. Nous avons fait tout le début de saison à deux, avec Anthony, histoire de nous familiariser avec ces petites différences. Sur la préparation hivernale, c’est juste que tout va un peu plus vite. Les stages sont plus tôt. Il faut être prêt d’entrée. On voit qu'au niveau de la forme, il n’y a plus de début de saison. Les coureurs ne sont pas loin d’être déjà à 100%.  

Le calendrier sera plus abordable ces prochaines semaines. Allez-vous en demander plus aux coureurs ?
L’apprentissage est fait. Maintenant, on va essayer d’aller chercher des Top 10 ou des Top 5, et même de lever les bras. Ça sera plus ouvert ces deux prochains mois. Il y aura plus d’attente du staff mais même de la part des coureurs eux-mêmes. Ils sont quand même déjà présents même s’il y a des détails à régler comme le placement où les grosses équipes sont fortes là-dessus. Globalement, les coureurs se rassurent au fur et à mesure des courses. C’est positif.

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