Bonne opération pour Cédrine Kerbaol. Dans le groupe de treize filles qui s’est joué la victoire sur les hauteurs d’Inzinzac, la coureuse de Cofidis n’a pas raté le coche dans sa quête du général sur le Tour de Bretagne (2.1). "Un groupe est parti après Plouay, puis un autre avec Sandra (Lévénez). UAE a roulé et on a Rachel (Neylan) qui a mis une attaque. Elle s'est retrouvée avec une autre fille, puis un groupe a fait la jonction. J'ai attaqué pour faire le jump et je suis rentrée". Ce groupe est le bon. "Ça a pris pas mal de temps, le peloton s'est relevé comme les leaders étaient devant, notamment (Marta) Bastianelli, (Vittoria) Guazzini, (Marie) Le Net etc. Ça s'est fait à la pédale dans la montée finale. J'ai essayé d'anticiper mais j'ai fait l'erreur d'attaquer au mauvais moment". Finalement dans le Top 10 (voir classement), la mission est accomplie. "Je suis à ma place je pense, ça va pour un sprint. C'était en bosse, je finis dans le temps de la première".

Classée au général, elle va pouvoir ce jeudi tenter de faire la différence dans son exercice de prédilection : le contre-la-montre de Locronan. "Maintenant on attend le chrono. Il y a le général mais aussi les étapes. Moi je joue le général, j'attends avec impatience ce chrono. Sachant que les filles qui finissent devant sont aussi des filles à l'aise en chrono". Cédrine Kerbaol a déjà repéré le parcours. "Je l'ai fait deux fois, ça monte dès le départ, c'est assez dur. Il y a deux virages techniques dans une grosse descente. Mais rien de très technique après ça. C'est un bon chrono, ça va passer vite mais c'est dur". Une belle journée comme celle-ci la remet en tout cas dans le bon sens. "Ça me redonne un peu de confiance. Le Tour de Bretagne est à la maison, il y a un chrono, je vais essayer de faire tout ce que je peux. L'équipe a été très présente, on a pu gagner des secondes en étant devant, donc c'est cool pour le général".

« CE SONT DES CULTURES DIFFÉRENTES »

Jusqu’à présent, l’ancienne sociétaire de la formation Arkéa restait sur sa faim. "Jusqu'aux Ardennaises j'étais un peu mitigée, je ne trouvais pas mon niveau physique habituel, j'ai eu la Covid, la gastro... Je suis passée par tout. À partir de Mouscron, avec la 3e place de Marti (Alzini), ça revenait tout doucement. Sur la Flèche wallonne et à Liège, j'ai fait ce que j'ai pu pour l'équipe. Je commençais à sentir que ça allait de mieux en mieux. Je pense que la forme est revenue, c'est plutôt satisfaisant". Ce nouvel environnement à Cofidis lui convient en tout cas à merveille. "J'ai été agréablement surprise, il y a une super ambiance, j’apprécie le fait qu'il y ait plusieurs nationalités, on ne se prend pas au sérieux. L'aspect humain est presque le plus important pour travailler dans de bonnes conditions, et être motivée à chaque fois qu'il y a une course. Je suis à chaque fois heureuse de les retrouver. Dès qu'il y a quelque chose on se le dit, c'est top, je suis super contente". 

Elle peut compter sur un staff "très pointilleux" pour l’épauler, "maintenant c’est à nous de gérer à côté", ajoute-t-elle. Le fait de quitter Arkéa lui a permis de découvrir un nouveau cadre. "Je ne dirais pas que c'était une zone de confort. Là on parle anglais, déjà ça je trouve que c'est un plus. Chaque fille qui vient d'un pays différent, ce sont des cultures différentes. On s'apporte toutes quelque chose entre nous. C'est génial de découvrir tout ça". Outre le Bretagne Ladies Tour, qui représente un bel objectif pour elle, la médaillée de bronze du dernier Championnat de France chrono veut regoûter aux joies d'un podium sur cette épreuve majeure du calendrier. "J'ai fait 3e l'an dernier, j'aimerais bien revenir et faire aussi bien, voire mieux. Cette année, je vais essayer de m'adonner plus au chrono que l'an dernier, pour encore progresser. On verra bien ce que ça donne". Cédrine Kerbaol aura déjà quelques repères après l'effort chronométré de ce jeudi.