Jason Tesson : « On mérite ce qu’il nous arrive »
Une franche, chaleureuse et longue accolade avec Morne Van Niekerk, une autre à Anthony Maldonado puis à l’ensemble de ses coéquipiers… Ce jeudi, Jason Tesson a une fois de plus comblé de bonheur l’ensemble de sa formation St-Michel-Auber 93 - et ses nombreux proches venus le soutenir sur le bord de la route -. Après plusieurs saisons difficiles où la Conti francilienne a eu du mal à décrocher des résultats notables, elle s’est trouvé - depuis l’an passé - un sprinteur capable de régulièrement jouer les tout premiers rôles. Déjà lauréat d’une étape du Tour Poitou-Charentes (2.1) l’été dernier pour sa première saison chez les pros, une nouvelle fois vainqueur au début de ce mois de mai sur une étape des 4 Jours de Dunkerque - dont il a également porté le maillot rose de leader -, voilà l’ancien Champion de France Amateurs sur route qui a enlevé, haut la main, son troisième succès professionnel lors de l'étape inaugurale des Boucles de la Mayenne, ce jeudi après-midi (voir classement).
“Il y avait des bosses mais je ne voyais pas où ça pouvait casser donc j’étais confiant quant au scénario d’une arrivée au sprint”, relate le lauréat auprès de DirectVelo après avoir été célébré sur le podium protocolaire d’Andouillé. “On a pris nos responsabilités pendant la course. Initialement, la Cofidis avait mis un coureur à la planche, Thomas Champion, puis Benjamin Thomas était venu voir plusieurs équipes pour nous dire qu’ils arrêteraient de rouler si personne ne venait les aider. On a pris nos responsabilités en mettant Yoann (Paillot) à rouler”. Avant que ce ne soit à lui de jouer. Et pour le coup, il s’est fait peur. “J’étais vraiment mal placé au moment d’aborder le dernier kilomètre car j’ai pris une vague sur la droite qui m’a fait reculer. Mais je ne me suis pas affolé en me disant que c’était encore long. J’ai pu prendre la roue de Julien Simon qui est remonté. C’est la deuxième fois que ça m’arrive cette saison et d’ailleurs, il est venu me voir après l’arrivée pour me dire en plaisantant qu’il m’avait encore une fois bien lancé, sourit le vainqueur. Je n’ai pas lâché. Je me suis fait très mal aux jambes dans ce sprint. J’ai fait jouer ma giclette sur la fin et ça l’a fait. Je savais qu’il ne fallait pas y aller de trop loin ni tout mettre aux 300 mètres. Il fallait déborder au dernier moment, c’est le jeu du sprint”.
UN MAILLOT DE LEADER QU’IL SERA DUR DE CONSERVER
Ce troisième succès chez les pros est une “fierté” pour Jason Tesson. “Je suis vraiment content de l’offrir à l’équipe, à Stéphane Javalet, à Stephan Gaudry et à tout le groupe. Ils ont 100% confiance en moi et j’ai 100% confiance en eux. Même s’il manque toujours un mec sur la fin, ils me font économiser beaucoup d’énergie sur toute la course. Ce sont des victoires collectives. On a un groupe très soudé, c’est une bande de copains, entre les coureurs mais aussi avec le staff. On n’est vraiment pas ridicules sur les courses”. Une victoire, également, en guise de “belle première” pour Charlotte Bravard. L’ancienne Championne de France Élites sur route, habituelle DS de l’équipe féminine de St-Michel-Auber 93, dirige en effet le groupe masculin cette semaine en Mayenne. “Quand tout le monde se tire vers le haut et vise les mêmes objectifs, ça marche. Et c’est cool ! J’ai bien conscience que c’est aussi grâce à eux”. Sur sa lancée, le coureur de 24 ans avait aussi une pensée pour le comité d’organisation, avec à sa tête Guy Leriget. “Je tiens à remercier l’organisation. C’était un superbe final, le circuit était top”.
Tout heureux de cette nouvelle victoire, Jason Tesson tient à rappeler ses qualités de résilience après un début de saison fait de problèmes physiques et de doutes. “Je me suis bien remis en question. J’ai changé des choses à l’entraînement. Le fait de ne pas avoir baissé les bras m’a souri. On mérite tous, dans l’équipe, ce qu’il nous arrive, après un début de saison compliqué”. Comme à Dunkerque, les orange-et-noir vont désormais avoir un maillot de leader à défendre. Mais Jason Tesson ne se fait guère d’illusions quant à ses possibilités de conserver sa tunique, vendredi, sur une étape qui est annoncée comme l’une des plus exigeantes - si ce n’est la plus difficile - de ces dernières années en terres mayennaises. “Je risque de perdre le maillot. Quand des mecs comme Julien Simon ou Benoît Cosnefroy vont mettre en route, obligatoirement, ça va me faire mal… Mais je vais me battre et tout faire pour essayer de le garder et pour n’avoir aucun regret. Dans tous les cas, ce sera de l’expérience. Peut-être que ça ne va pas me sourire sur les prochains jours mais dans tous les cas, c’est déjà une semaine réussie pour nous”.