La déception se lisait sur le visage de Romain Grégoire à l’arrivée de l’Alpes Isère Tour. L’Espoir 1 a terminé 3e de la dernière étape et surtout 2e du général final (voir classements). “Je suis dégoûté. Ça me fout les boules qu’il n’y ait que cinq secondes d'écart. Même si je pense que j’ai tout donné, ce n’est vraiment rien. Passer à côté, c’est vraiment dommage. Ça ne se présente pas quinze fois dans l’année de belles victoires sur de belles courses par étapes comme ça“, regrette au micro de DirectVelo le sociétaire de Groupama-FDJ Continental.

Derrière l’homme de tête Sebastian Berwick (Israel Cycling Academy), le Franc-Comtois de 19 ans a attaqué dans la dernière montée, la côte de la Chapelle Saint-Christophe. “J’étais dans le dur toute la journée. Les longues ascensions m’ont vraiment usé physiquement. Au final, dans les deux dernières ascensions, quand ça a commencé à faire la bagarre, j’étais plutôt bien bizarrement. On a fait la descente et on est sorti à cinq. Au pied, je suis tombé sur Reuben Thompson (son coéquipier, NDLR) qui était dans l’échappée. J’ai pu m’extirper de cette façon sauf que le coureur de Swiss Racing (Yannis Voisard, NDLR) est resté dans ma roue“.

« ALLER CHERCHER DES RÉSERVES MENTALES SUPPLÉMENTAIRES »

Puis, Yannis Voisard, qui était à 13“ de lui au général avant cette dernière étape, a porté une offensive. “Je n’ai pas pu bouger. J’étais à fond. J’ai regardé mes watts, je n’ai pas faibli. C’est lui qui a réussi à changer de rythme et à accélérer. Il était vraiment fort, chapeau à lui“. L’écart a oscillé entre les 15-20“ jusqu’à l’arrivée, ce qui a permis au Suisse de s’adjuger le classement général. “J’ai sûrement commis une erreur. Je pensais être plus fort que lui dans la dernière ascension. Quand il est parti, j’ai préféré garder mon rythme. Au final, j’aurais peut-être dû m’arracher plus et aller chercher des réserves mentales supplémentaires pour le tenir…. Dans la dernière descente, j’ai été un peu trop prudent. Je n’avais pas envie de tout perdre“, explique Romain Grégoire.

Le lauréat de Liège-Bastogne-Liège Espoirs va désormais se reporter sur une nouvelle épreuve par étapes, le Tour d’Italie Espoirs du 9 au 18 juin. “On verra comment arrivera chacun au Giro. On a d’autres coureurs très costauds dans l’équipe qui peuvent jouer le général“. En essayant de ne pas trop se monter la tête. “Il faut que je reste concentré sur moi-même et que j’arrive à gérer mes propres émotions. Je ne fais pas trop attention à la pression extérieure. C’est moi-même qui me fixe de hautes attentes et la plus grosse pression“.