Ceylin Alvarado : « Une année de transition »
Il y a trois ans, Ceylin Alvarado était l’étoile montante du cyclo-cross. Ses 21 ans, son grand sourire, son charisme, ses cheveux bouclés, ses origines caribéennes et ses proches supporters à l'enthousiasme communicatif soufflaient un vent nouveau sur la discipline. Sa victoire en janvier 2020 aux Mondiaux de Dübendorf l’a propulsée au statut de deuxième plus jeune Championne du Monde de l’histoire, derrière Marianne Vos, sacrée à 18 ans et huit mois. Depuis lors, des problèmes de santé et l’arrivée d’une nouvelle génération ont fait reculer la Néerlandaise dans la hiérarchie.
Ce samedi après-midi à Hoogerheide, Ceylin Alvarado est arrivée à la cinquième place au terme des sept tours du circuit brabançon des Championnats du Monde. Elle pointe à 1’46” de la nouvelle jeune reine du cross mondial, Fem Van Empel, 20 ans, à présent dauphine de Marianne Vos sur l'échelle de la précocité. Ceylin Alvarado revient sur sa course avec DirectVelo.
DirectVelo : Comment s’est déroulé ce Mondial pour toi ?
Ceylin Alvarado : Les jambes étaient mauvaises, mais j’ai quand même pu me battre sans elles. Tôt dans la course, j’ai essayé de revenir sur les filles devant moi pour disputer une place du podium. Cependant, après deux tours, j’ai bien senti que ça n’irait pas. J’espérais pouvoir encore subtiliser la 4e place à Silvia Persico mais à la fin, j’avais brûlé toutes mes cartouches.
« PAS UNE PRÉPARATION IDÉALE »
Te sentais-tu prête avant la course ?
La semaine dernière, j’étais un peu malade. Il a fallu que je me remette très vite sur pied en vue de ces Championnats. Ce n’est certainement pas une préparation idéale. Je pouvais espérer être dans un bon jour, mais c’était plutôt le contraire.
Il n’y avait rien à faire face à Fem van Empel ?
C’est plutôt attendu, elle le mérite. Le circuit d’aujourd’hui convient très bien à Fem van Empel. Elle pouvait jouer sa partition comme elle l'a fait. Elle vit une année exceptionnelle. Elle s’est améliorée énormément. C’est également le cas pour Shirin van Anrooij et Puck Pieterse. Les étapes qu’elles ont franchies, les plus anciennes les avaient déjà passées avant. Mais cette année, elles sont vraiment dans la place. C’est bien qu’elles soient là.
« JE VEUX ÊTRE AU SOMMET L’HIVER PROCHAIN »
Te sens-tu capable de les concurrencer ?
Quand j’ai un bon jour, je peux m’opposer à elle. Je ne peux pas me plaindre de ma forme cette saison. Je considère que j’ai vécu un bon hiver. J’ai retrouvé le chemin de la victoire à quatre reprises. Je suis en tête du Superprestige et troisième du Trophée X2O. C’est une année de transition après une très mauvaise période. Je veux être au sommet l’hiver prochain. Ma puissance est déjà meilleure qu’avant.
As-tu de nouveaux objectifs sur la route ?
J’espère garder la santé et poursuivre les cyclo-cross jusqu’au bout, fin février. La route doit servir seulement à me préparer en vue du cyclo-cross. J’ai le sentiment d’avoir beaucoup de choses à gagner encore. Le niveau de l’équipe nous permet de participer à de très belles courses. Je ne veux pas changer mes plans actuellement, mais à l’avenir, je voudrais découvrir l’étendue de mes possibilités dans cette discipline.