Alexis Robert n’a pas eu à attendre longtemps pour s’adjuger sa première victoire en Elite. Le coureur de Cre’Actuel-Marie Morin-U 22 s’est imposé au Tour des Vallées du Haut-Anjou, dimanche dernier (voir classement). "Ça fait super plaisir, c’est quelque chose qu'on veut dès le début d'année et au plus tôt, là la course s'est parfaitement passée avec l’équipe donc c’est cool". En effet, le Breton a été à la conclusion d’une démonstration de sa formation. "On a placé Maxime Rouxel dans la première échappée, ensuite avec Brendan (Le Cam) et Edgar (Laurensot) on a fait le forcing, et on s’est retrouvé à quatre devant sur quatorze mecs. On a toujours géré la supériorité comme l'avait dit le DS au briefing". Comme un air de déjà vu. "On avait fait ça à Saint-Pôtan, on était les quatre même que dimanche et on avait fait 1, 2, 3 et 4. On roule bien ensemble", sourit-il.

« JE SAVAIS TRÈS BIEN QUE JE POUVAIS M’IMPOSER »

Cette fois, la concurrence était un peu plus acharnée. Mais le collectif breton était toujours impeccable. "On a attaqué car l'entente n’était plus très bonne. On a écrémé le groupe, puis dans le final on ne s’est pas posé de questions, un groupe revenait à 30 secondes". Sur les consignes de leur directeur sportif, le quatuor enchaine les coups de vis, et n’a plus que Baptiste Constantin et Killian Briand sur le porte-bagages. "Je devais attendre le final, je savais qu'avec ma pointe de vitesse j'avais peu de chances de perdre, même si on n’est jamais sûr de rien. J’étais dans la roue de Constantin, il a attendu, et à la giclette je savais très bien que je pouvais m’imposer". Et ça n’a pas raté, sans grande difficulté puisque c’est même Brendan Le Cam qui le seconde sur la ligne d’arrivée.

Alexis Robert sortait déjà d’un Tour de la Manche où il a décroché un Top 10 et une 11e place sur des étapes. "J'avais visé les deux premières étapes, l'échappée va au bout sur la première mais j'avais fait 2 du sprint du peloton histoire de rassurer l'équipe. La fin du Tour était plus accidentée et moins à mon avantage. J'en attendais un peu plus, mais j'avais fait une grosse semaine pour préparer la course de dimanche et le Tour de Loire-Atlantique, donc les sensations n’étaient pas terribles". En Loire-Atlantique, il pourra confirmer sa dynamique sur un terrain à sa convenance. "On a regardé les parcours et ça pourrait me convenir, mais on verra si j'ai bien récupéré, j'aimerais gagner une étape".

DU TEMPS POUR TROUVER SA PLACE... ET SOIGNER SON GENOU

S’il est encore prudent sur ses sensations, et qu’il n’a dû attendre que le mois de mai, c’est parce que le résident de Parthenay-de-Bretagne a dû ronger son frein cet hiver. "J'ai commencé plus tard que les autres, j'ai été blessé tout l'hiver. J'ai repris le vélo en février, et les courses en mars. Je ne pensais pas revenir à ce niveau aussi tôt, là on arrive à la période que j'apprécie le plus". Alexis Robert a dû composer avec des problèmes de genou. "Les médecins ne savaient pas d'où ça venait, j’ai eu des infiltrations, des séances de kiné, de la mésothérapie... et c'est passé comme ça. C’était assez dur à gérer, mais là c'est réglé totalement". Ce qui ne l’empêche pas d’être surpris par sa forme récente. "J'avais dit que c'était l'objectif de l'année de gagner en Elite. Je ne pensais pas gagner si tôt, mon entraineur est surpris aussi, on va essayer de surfer sur la vague", projette celui qui est encadré par Arthur Nicolas depuis deux ans, coureur à l’UC Briochine-Bleu Mercure.

Après être passé par Loudéac, Dinan, ou encore Cholet, l’Espoir 4 espère maintenant trouver la bonne équipe dans les Côtes d’Armor. "J'étais parti de Loudéac car ils ne voulaient pas intégrer les Espoirs 1 à la DN1, Dinan m'avait contacté donc je suis parti. Mais je n’ai pas énormément couru, je ne faisais pas non plus les courses que je souhaitais. À Cholet ça m'a permis de faire plus de courses et d’avoir un meilleur rôle. Je voulais me relancer un peu car je n’ai pas fait de grosses perfs à Dinan, alors ça m'a fait du bien". Alexis Robert met maintenant toutes les chances de son côté pour franchir un cap. "Je ne vais faire que du vélo cette année, je mets toutes les chances de mon côté. Toutes les courses sont bonnes à prendre, certaines plus que d'autres. Mais je n’ai pas encore de courses en tête. Je suis prévu à l’Eure-et-Loir, mais on verra les rôles avec Florian Dauphin, comme ce sont des étapes qui arrivent souvent au sprint". Et c’est tout ce qu’Alexis Robert aime.