Baptiste Huyet : « Je suis décomplexé »
Baptiste Huyet sort du Championnat de France en pleine bourre. Après avoir décroché la médaille d’argent à Cassel, le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a encore montré ses qualités, cette fois au Tour du Pays Roannais. Il décroche ainsi son premier succès en Elite Nationale, sur la dernière étape de l’épreuve (voir classement). Seul petit regret pour lui, le retour d’Artus Jaladeau dans le groupe de tête le prive du coup double. Baptiste Huyet est revenu avec DirectVelo sur ce succès qu’il cherchait.
DirectVelo : Qu’est ce que représente cette victoire ?
Baptiste Huyet : Ça représente beaucoup. Je loupe le général parce que Artus (Jaladeau) est rentré. J’ai tout donné. J’ai attaqué à 30 kilomètres de l’arrivée. Je n’ai pas de regrets, je gagne l’étape au sprint, je suis content.
Raconte-nous justement ces 30 derniers kilomètres...
C’était un peu stressant. La course était usante. Je n’avais pas de grandes sensations en début de course. Ça s’est débloqué sur la fin. Alexandre Jamet et Josh Whitehead sont sortis. J’ai laissé rouler. Je voyais bien que ça faisait mal, que tout le monde commençait à être fatigué. Lorsque ça s’est posé, j’ai giclé. J’ai fait l’effort pour rentrer et dès que je suis rentré j’ai tout de suite collaboré avec eux en leur disant que je jouais le général. J’ai essayé d’entretenir l’échappée, j’ai fait le boulot au maximum. Dans le dernier tour ça s’est rapproché donc j’ai monté le dernier pétard à fond. J’emmène Alexandre Jamet avec moi. J’ai fait le plus gros du boulot mais il m’a, franchement, bien aidé. On serait arrivé à deux, je lui aurais laissé l’étape. Artus est rentré dans le final. Il avait le général. Pour une fois je l’ai joué filou sur la fin. Je l’ai laissé faire le dernier kilomètre et j’ai lancé le sprint aux 300 mètres et ça l’a fait.
« J'AI PASSÉ UN CAP DANS MA FAÇON DE COURIR »
Tu gagnes rarement…
Ma dernière victoire était au GP du Val de Villé mais là c’est ma première en Élite. Je termine deuxième au général. Je suis content, je confirme la bonne forme que j’ai depuis le Tour du Gévaudan. C’est presque un sans faute. J’ai passé un cap dans ma façon de courir. À chaque fois je prends des risques. J’ai l’impression qu’à partir des kilomètres 100-110, je commence à être bien, c’est le moment où je passe à l’attaque. Une fois que je me retrouve en tête, il n’y a plus qu’à appuyer.
Tu as passé un vrai cap chez les amateurs ?
J’ai passé un cap physique mais surtout mental. Je suis décomplexé. Je cours à l’instinct. Quand j’attaque ce n’est pas prémédité. Sten (Van Gucht) me dit que je fais encore des erreurs sur les parties difficiles où je suis devant à faire beaucoup d’efforts.
Es-tu déçu de perdre le général ?
Si j’avais su, je me serais un peu plus bougé sur le critérium car finalement ça se joue à la place. Le seul regret que j’ai, c’est lors de l’étape d’hier où j’aurais dû tenter dans la bosse. Artus ne serait peut-être pas revenu. Hier j’ai fait beaucoup d’efforts, j’ai chuté dans le premier tour. J’ai dû faire un premier effort pour revenir sur le peloton et un deuxième pour revenir sur le groupe de tête. Hier j’ai fini l’étape vraiment fatigué. Artus a été très fort, il a réussi à rentrer sur nous encore aujourd’hui, il le mérite. J’ai quand même la victoire d’étape.