Julie Bego : « J’avais la meilleure équipe du monde »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Elle s’en sentait capable et elle l’a fait. Considérée comme l’une des grandes favorites du Championnat du Monde sur route Juniors Femmes, Julie Bego a réalisé la course parfaite pour s’offrir le maillot arc-en-ciel dans les rues de Glasgow (Ecosse), ce samedi en fin de matinée. Le tout après un joli numéro en solitaire dans les deux derniers tours (voir classement). DirectVelo a recueilli la première réaction de la nouvelle Championne du Monde. Entretien.

DirectVelo : Te voilà Championne du Monde après une course parfaite des Bleues !
Julie Bego : Je suis très contente, c'est très spécial. Je m'étais entraînée très dur pour ça. Avec l'équipe, on savait que l'une d'entre nous gagnerait ce Mondial et on l'a fait. C'est super beau et une très belle émotion.

« IL FALLAIT CONTINUER DE ROULER À FOND »

Tu as décidé de partir dans le final et n’a plus jamais été revue…
Quand je suis partie, je m'attendais à creuser un plus gros écart. J’étais persuadée de pouvoir faire la différence mais j’étais surprise de ne prendre que quinze secondes… Du coup, je me suis dit que ça allait revenir. Mais au pire, ce n’était pas grave, il fallait continuer de rouler à fond. Dans tous les cas, ça servait l’équipe et Célia (Gery) qui contrôlait tout ça à l’arrière.

Quelle était la stratégie de l’équipe ce samedi ?
C’était très clair : Ema (Comte) et Elyne (Roussel) devaient attaquer dès le départ et multiplier les tentatives pour durcir la course. Puis c’était à Titia (Ryo) de jouer dans un deuxième temps. De mon côté, j’étais l’avant-dernière cartouche, je devais sortir au troisième tour. Mais j’ai changé d’avis car pendant ce troisième tour, en regardant autour de moi dans le paquet, je voyais que les filles n’étaient pas encore rincées. Elles n’étaient pas assez fatiguées, il fallait attendre pour placer la bonne attaque. Je l’ai donc fait dans le quatrième tour. J’avais dit aux filles que j’attaquerai à tel moment et à tel endroit et c’est exactement ce que j’ai fait. Tout a été parfait.

Tu donnes l’impression d’avoir été sûre de toi sur ce Championnat !
Pas forcément, en fait. Mais d’habitude, quand j’attaque, je prends plus de temps (rire). C’est pour ça que je dis que je pensais creuser l’écart mieux que ça. Les filles ont très bien travaillé derrière et heureusement. Elles ont cassé les relais et ça m’a sûrement bien aidé. J’avais la meilleure équipe du Monde. Sans ça, je n’aurais jamais pu tenir jusqu’au bout. Ce n’est pas moi qui suis Championne du Monde, c’est l’équipe de France qui gagne !

« ELLES M’ONT PRIS POUR UNE FOLLE »

La pluie ne t’a pas fait peur…
Au contraire, je voulais qu’il pleuve. Quand j’ai dit ça aux filles ce matin, elles m’ont pris pour une folle (rire). Mais j’ai souvent gagné sous la pluie.

C’est forcément une immense fierté !
Je ne pensais pas être capable de m’entraîner autant, avec tant de rigueur. Des étirements, du gainage tous les jours… Jusqu’à présent, je le faisais pendant une semaine puis ça me saoulait mais là, j’ai tenu sur plusieurs mois, en pensant à ce Mondial. Ça montre que cette rigueur sert et qu’il faut continuer comme ça.

Te voilà prête pour passer pro en 2024 !
J’espère être prête (elle s’est engagée avec une Conti française, lire ici). On verra bien. Chez certaines filles, on voit que la transition peut être compliquée alors il ne faut jurer de rien et rester prudente. Chaque chose en son temps. On va d’abord savourer ce titre avec toute l’équipe.


     

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