Groupama-FDJ U19 : « C’est vraiment ce qu’il nous manquait »

Crédit photo Groupama-FDJ

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Bien qu’elle accompagne des Juniors depuis de longues années, la Groupama-FDJ n’avait jusqu’à cette année pas encore d’équipe U19, à l'inverse de Decathlon AG2R U19 ou de la BORA-Hansgrohe. C’est chose faite depuis cette saison, avec sept coureurs dans la première promotion (voir l’effectif). Joseph Berlin-Sémon, qui co-gère la structure U19 avec Benoît Vaugrenard, en dit plus pour DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi ce choix de lancer une équipe Juniors ?
Joseph Berlin-Sémon : C’est une évolution naturelle de ce projet qui est en place depuis cinq ans. Ça grandissait petit à petit et on sentait qu'il y avait une demande de la part des coureurs, l'idée est d'avoir un programme de courses en plus des stages. C’est vraiment ce qu’il nous manquait, on n’avait pas vraiment les ressources humaines et logistiques pour le faire jusqu’à présent. Cette année, on s’est donné les moyens, grâce notamment à l’arrivée de Wilier Triestina qui veut vraiment épauler le projet et qui est impliqué dans la formation des jeunes coureurs. Ils mettent un peu plus de matériel à disposition, ça nous aide à faire grandir ce projet. 

Il y avait un déficit pour attirer des jeunes coureurs par rapport aux autres équipes ?
Face à d’autres équipes de formations Juniors, on était un peu en retrait et c’était parfois un peu difficile  de ne pas avoir d'équipe quand on allait recruter des coureurs. C’était souvent la première question et on ne pouvait pas répondre favorablement. On a commencé à monter le projet d’une équipe en début d’année dernière mais je travaillais depuis deux ans sur sa construction avec David Le Bourdiec (à la tête du pôle administratif et financier, NDLR) et Marc (Madiot). Il fallait établir des budgets afin de proposer un certain nombre de courses et de stages. Quand on a contacté les coureurs l’an passé, ils savaient qu’on allait avoir une équipe en 2024 même si nous n’avions pas encore le calendrier de courses. 

UNE COUPE DES NATIONS AU PROGRAMME

À combien de courses l’équipe va-t-elle participer cette année ?
On a commencé à Nokere (1.1), j’étais directeur sportif sur la course, c’était une belle fierté et un aboutissement. On a été proches d’un podium (voir classement), le résultat a été là et les coureurs étaient très impliqués. On sentait qu’ils avaient envie de courir sous le maillot d’une équipe pro. On court ce week-end au Pays Basque, à la Gipuzkoa Klasika (2.1), puis il y aura un stage chrono sur Besançon pour préparer le Championnat de France. On ira ensuite au Trophée Centre Morbihan (Coupe des Nations), avant un stage en Mayenne typé chrono individuel et travail collectif. On ira à Aubel-Thimister-Stavelot (2.1), une belle course par étapes, et on terminera au Grand Prix de Plouay. On accompagnera aussi les coureurs au Chrono des Nations.

Ça ne fait pas beaucoup de courses… 
C’est un choix de l’équipe. On ne veut pas déborder sur le calendrier des clubs, des comités régionaux et de l’équipe de France. Cette année, on aura six-sept courses, il y en aura une dizaine environ l’an prochain et je trouve que c’est suffisant pour avoir un programme complet avec les courses disputées sous d'autres maillots. Si on surcharge, on crée des conflits avec les clubs et les comités car tout le monde veut les coureurs… Et on n’est pas là pour faire de l’ombre aux autres mais pour apporter un soutien au coureur. 

« PAS FERMÉ À L’INTERNATIONAL »

Vous n’étiez pas au départ de Paris-Roubaix, pourquoi ?
On a fait le choix de ne pas postuler du fait que ce soit une course très spécifique, ça tombait le même jour que les courses Espoirs et Élites. C’était trop compliqué d’assurer la logistique pour les trois courses, ça demande beaucoup de moyens logistiques et matériels. On avait deux coureurs avec l'équipe de France (Eliott Boulet et Baptiste Grégoire, NDLR). 

Les sept coureurs sont français, est-ce voulu ?
On n’est pas fermé à l’international. Il y a actuellement de très bons coureurs Cadets et Juniors étrangers qui viennent courir en France. Ils sont sur nos listes, on est en contact avec eux. On a déjà eu des étrangers dans notre suivi, les deux Belges il y a deux ans, Jens Verbrugghe et Vlad Van Mechelen. On est sollicité, on a toujours été un petit peu en retrait avec ce programme comme on ne proposait pas un calendrier de courses, les jeunes ne se disaient pas forcément qu’ils pouvaient postuler. Maintenant on sent qu’on est plus sollicité, ça commence à grandir.

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