Valentine Fortin : « Je ne pense qu'à ça »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Valentine Fortin profite des petits moments de bonheur même en pleine préparation pour les JO de Paris. À Tignes, pour le stage en altitude de l'équipe d'endurance, elle appréciait d'avoir "les pieds dans le lac en sortant de la chambre. C’est la belle vie ici, moi j’adore la montagne. Je profite de chaque instant que je vis jour après jour", dit-elle à DirectVelo. Mais la représentante de Cofidis reste concentrée sur son gros objectif. "Je suis quelqu’un qui, quand elle a un objectif en tête, a du mal à voir autour ce qu’il y a. Ça fait depuis des années, même à Tokyo, que je pense à Paris. Sur la route, je n’ai pas eu les résultats voulus cette année. Ma tête était vraiment aux Jeux de Paris. Je ne pense qu’à ça". Mais pour autant, elle ne se laisse pas submerger par la pression. "J’essaie de faire abstraction de toute cette pression qu’il y a autour de nous. Je fais beaucoup de méditation pour être dans le moment présent et profiter".

« J'AVAIS PRIS LES ÉPREUVES LES UNES APRÈS LES AUTRES »

À Paris, la Toulousaine pourra doublement profiter des Jeux, de bout en bout. Avec la poursuite par équipes dès le 6 août et l'Omnium, le dernier jour, le 11. Pour encaisser les efforts, le dernier mois de préparation est important. À Tignes, elle a travaillé le lactique. "Ce sont vraiment des efforts spécifiques à la piste et si on arrive à les répéter à 3000 mètres d’altitude, ce sera peut-être plus simple dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines au niveau de la mer", espère-t-elle.

Valentine Fortin a déjà eu l'occasion d'expérimenter cet enchainement pendant l'olympiade. L'an dernier à Glasgow, c'était déjà le cas. "J'avais pris les épreuves les unes après les autres. Ce n'étaient pas les Jeux Olympiques, encore moins à la maison, mais ça avait plutôt bien fonctionné, rappelle-t-elle. Je vais essayer de rester sur cette dynamique, étape par étape : d’abord la qualification de poursuite par équipes, le premier tour, la finale, j’espère, et ce sera pareil pour l’Omnium : le scratch d’abord… Chaque chose en son temps".

ÉPREUVE REINE DE LA PISTE

En poursuite par équipes, les Françaises restent sur deux médailles mondiales et elles ne seront pas quatre mais cinq. "Grâce à Victoire (Berteau) qui mérite sa sélection sur route. Elle est allée la chercher depuis qu’elle a porté le maillot de Championne de France, estime sa coéquipière. Elle a vraiment montré qu’elle était à la hauteur de représenter la France sur la plus grande compétition qui existe à vélo". Avec une telle richesse, la sélection pour les courses en peloton a été difficile. "Ça a quand même été une déception de ne pas être alignée sur la Madison avec mes résultats, reconnaît la Championne d'Europe avec Marion Borras. C’est un choix difficile à faire pour Steven (Henry). On est sur le plus haut niveau qui puisse exister donc faire un choix entre trois médaillées, deux championnes d’Europe et une médaillée mondiale, c’est difficile. Il y avait un choix à faire parce qu’on ne peut pas aligner trois filles sur une Madison".

Pas d'Américaine donc mais l'Omnium. La 5e du Championnat du Monde 2023 a appris sa sélection début juin. "Je l’espérais. J’attendais l’Omnium avec impatience et je suis satisfaite de pouvoir faire cette épreuve, c’est vraiment incroyable, apprécie-t-elle. On peut dire que c’est un peu l’épreuve reine de l’endurance sur la piste. C’est chouette de pouvoir y représenter la France. Je vais tout donner et je suis super reconnaissante de la confiance que Steven m’accorde sur cette épreuve. On va faire de notre mieux". Ses Jeux commenceront ce vendredi. "Je penserai vraiment aux Jeux quand j’y serai, quand j’aurai les pieds là-bas sur la cérémonie d’ouverture, confiait-elle il y a quelques jours. Je suis un peu terre à terre". Mais avec l'eau de la Seine sous les pieds.

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