Pauline Ferrand-Prévot : « À moi de me remettre à la page »

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Sans surprise, Pauline Ferrand-Prévot était la cycliste la plus sollicitée lors de la conférence de presse de l’équipe de France Femmes au Championnat du Monde sur route à Zurich (Suisse). Toutes les questions tournaient autour d’elle, la récente Championne Olympique de VTT était l’élément central. Très souriante et détendue, l’athlète de 32 ans, qui fête les 10 ans de son titre mondial à Ponferrada (Espagne), s’est exprimée sans détour. 

DirectVelo : Pourquoi tenais-tu à disputer ce Championnat du Monde sur route à Zurich, ton premier depuis 2017 ?
Pauline Ferrand-Prévot : J’avais cet objectif des JO en VTT. Après j’ai regardé le circuit du Mondial sur route et je me suis dit qu’il pouvait me convenir. C’est pour ça que j’ai demandé à Paul (Brousse, le sélectionneur national, NDLR) si je pouvais venir. J’étais contente qu’il me dise oui. 

« UN MOYEN DE PRENDRE MES MARQUES »

Ta réintégration en équipe de France sur route a-t-elle été facile ?
Je m’intègre bien dans le groupe, je ne suis pas normalement quelqu’un de compliqué. Je reste moi-même, bien que mon retour mette en avant le groupe, mais c’est une bonne chose. Sincèrement, je n’ai rien à apporter à mes coéquipières. Elles ont toutes un très gros niveau, j’ai toujours regardé toutes les courses sur route. Ce sont plus elles qui doivent m’apporter. 

Comment abordes-tu ce Championnat du Monde sur route ?
J’ai hâte de voir ce qu’il va se passer samedi. Je me sens assez bien depuis les Jeux. J’ai pu retrouver la vie d’athlète de haut niveau en me préparant bien cinq semaines en Andorre. C’est aussi un moyen de prendre mes marques sur la route pour l’année prochaine et voir ce que j’ai à travailler durant l’hiver, voir où j’en suis. Ce sera intéressant. Il y a une bonne pression qui va nous permettre de nous surpasser samedi.

« UN POINT D’HONNEUR À ÉCOUTER LES CONSIGNES »

Quel rôle auras-tu au sein de l’équipe ?
Quand on voit ce qu’ont fait les filles tout au long de l’année, j’ai envie d’être là pour leur apporter mon soutien et les aider à aller chercher ce titre de Championne du Monde. Je ne pense pas être au niveau de Juliette (Labous) ou Evita (Muzic) en fin de course, j’aimerais les aider le plus possible jusqu’à la fin pour qu’elles usent le moins de forces possible. Certes, je suis de retour et j’ai renforcé le collectif, mais ce ne sera pas que pour moi. Si Paul me dit de rouler en début de course, je le ferai avec grand plaisir.

Te verra-t-on attaquer comme tu aimes le faire ?
S’il faut attaquer en début de course, pourquoi pas. Les conditions climatiques vont être rudes. Parfois, c’est mieux de courir à l’avant qu’en queue de peloton. Mais je verrai ce que Paul me dira demain. Il m’a fait confiance, je mettrai un point d’honneur à écouter les consignes.

« JE ME LAISSE TROIS ANS POUR PROGRESSER »

Où situes-tu ton niveau actuel ?
Au niveau des watts, je ne pense pas être loin des meilleures. Concernant le placement, il y a du boulot. Je dois aussi changer ma nutrition. Pas mal d’aspects sont différents, comme la durée de la course. En VTT, c’était 1h30 et sur la route, c’est 4h-4h30. Il faudra du temps pour m’habituer et progresser. 

Tu as signé pour trois ans chez Visma-Lease a Bike….
Mon objectif est de gagner le Tour de France dans les trois prochaines années. Je sais que ça ne va pas arriver du jour au lendemain et qu’il faudra bosser pour y parvenir. C’est aussi pour ça que je me laisse trois ans pour progresser. Je suis consciente que le niveau a évolué. C’est à moi de me remettre à la page.

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