Jules Pijourlet : « Ma dernière saison chez les amateurs »

Jules Pijourlet, 22 ans, a connu une première partie de saison 2013 compliquée. Mais il a su se relancer pendant l'été avec notamment une deuxième place sur le Championnat de France Espoirs. Après quatre années au Chambéry CF, il a fait le choix de rejoindre le Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin. L'Isérois s'est confié à www.directvelo.com.

DirectVélo : Comment définirais-tu ta saison 2013 ?
Jules Pijourlet : En un mot : bizarre. Ça n’a pas été la même saison que l’année dernière. J’étais présent en début de saison, avec de bonnes sensations mais sans arriver à faire des résultats. De plus, au sein du club, il y avait un problème de dynamique de groupe. Le point négatif de ma saison ? Ça serait mon enlisement du début de saison. Je voulais et devais être le moteur du CCF, mais je n’ai pas réussi à trouver la clé pour pousser le groupe vers le haut. Je me suis rendu compte que je n’aidais pas le groupe, bien au contraire, car je leur mettais trop de pression et j’en devenais même exécrable avec mes coéquipiers. Je m'en excuse d'ailleurs...

Et après avoir été opéré de l’appendicite début juin, tu as réussi ta seconde partie de saison...
Cette opération m’a permis de sortir un peu du monde du vélo, de respirer et ça m’a fait beaucoup de bien. J’avais vraiment à cœur de revenir, mais j’ai appris que je n’étais pas sélectionné au Championnat de France Espoirs. Là, j’ai eu les boules ! J’ai senti un manque de confiance des entraîneurs et du staff, même s’ils ne pouvaient pas savoir que je serais en forme à ce moment. J’avais pourtant annoncé que je serais en forme le 1er août, je le savais.

« J'ESPERAIS QUAND MEME ETRE STAGIAIRE »

Qu’est-ce que t’as apporté cette pause en milieu de saison ?

Après le break, j’ai eu une nouvelle saison. J’avais les même sensations qu’au début de l’année, mais j’étais moins complexé, je me mettais moins de pression, autant sur moi que sur les autres. Et puis, il y a eu ce Championnat de France. Ce fut une immense joie d’apprendre que je pouvais finalement participer à cette grande fête. J’avais toute ma belle-famille présente, et quoiqu’il se passait, j’étais de toute manière dans les festivités de l’événement. J’étais en extase. En plus de ça, la course s’est passée aux petits oignons, même si je ne voudrais pas revivre cette course, à Albi en tout cas, à cause du stress qu’il y avait durant cette épreuve.
C’est bête mais je repense au podium. Le premier (Flavien Dassonville) était vraiment intouchable. J’étais sur la deuxième marche du podium, et je voyais ma copine, en pleurs à côté de ma mère, et je ne voulais pas la regarder parce que sinon, j’allais pleurer aussi. Ça aurait été quand même bizarre, le deuxième, en pleurs, alors que le premier, lui, ne pleure même pas !
En tout cas, c’était un aboutissement, d’une préparation que j’ai faite seul, grâce aux excellentes bases données par Loïc Varnet (manager du CCF). Il a créé les bases de ma pyramide et moi, j’ai posé la pointe.

Il y a un an, tu espérais rejoindre les pros en 2014...
Cette année, je voulais passer pro effectivement, c’est une déception de n’avoir pas pu le faire. Je le comprends vis-à-vis de l’appendicite, mais j’espérais quand même être stagiaire, car j’ai  toujours su et dit que je serais là le 1er août. C’est une grosse frustration dans ma saison, ce qui la rend un peu mitigée, car tout ce que j’avais prévu n’est pas arrivé.

« LE CCF M'A DONNE LE MAXIMUM »

Pourquoi as-tu choisi de rejoindre le Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin ?

J’ai été très bien au CCF mais j’avais besoin d'un changement. Vivre dans les appartements du CCF, faire les entraînements  et mes cours à Chambéry... J’ai fait le cycle normal de 4 ans à Chambéry, et je commençais à me poser des questions, vu que je n’ai jamais été stagiaire. De plus, le CCF m’a énormément apporté, sur la manière de m’entraîner, de me nourrir... et je pense qu’ils m’ont donné le maximum. Au début, je n’avais pas de réelle proposition. Puis, Vulco a appelé mon frère (Louis) pour le recruter, et en rigolant, Louis a parlé de moi. En août, je ne voulais pas entendre parler de Vulco. Ce n’était pas dans mes plans. Mais après un premier appel du président, je me suis mis à réfléchir. Il me proposait un rôle de capitaine de route désigné, ce qui me plaisait bien. De plus, en faisant le bilan, je me suis rendu compte qu’il proposait une structure différente du CCF, plus familiale. J’ai un réel suivi, mais j’ai aussi ma part de liberté, d’autonomie ce que je trouve positif. Et le petit plus, c’est qu’il y a Louis dans le club. Ce sera donc une nouvelle expérience. En plus de ça, Vulco a fait passer pas mal de pro.

Tu ne feras que du vélo l'an prochain...
Quoiqu’il se passe, j’attaque ma dernière saison chez les amateurs. Je viens d’obtenir ma licence de géologie, et j’ai été retenu pour un master, sur sélection, en équipement, protection et gestion de la montagne. J’ai obtenu l’autorisation d’un an sans cours, pour trouver le déclic dans le vélo. Si ça ne passe pas, et que je ne suis pas professionnel, je me tournerai à 100% vers mon autre passion : la montagne. Soit je suis professionnel, soit je mets le vélo entre parenthèse pour me consacrer pleinement à mon master. J’ai la chance d’avoir un gros soutien de l’université dans ce domaine.

« JE NE SUIS PLUS UN PISTARD »

Tu viens de participer aux 2 jours de Genève. Quelle importance donnes-tu à la piste ?

Je ne suis plus un pistard, mais un routier. La piste est une passion, un plaisir, mais aussi un réel complément pour la route. Je participe aux 4 jours de Grenoble pour le plaisir, je sais que je ne gagnerai jamais de 6 jours, mais c’est un bon entraînement pour la route. Si on me voit sur piste des jeudis soirs ou les week-ends,c’est pour rouler deux heures au chaud, à 180 pulsations minutes, pour travailler les sprints, l’hyper vélocité ou l’explosivité. Si je suis deux heures dans un vélodrome, c’est pour rouler deux heures.

Tu es un habitué des 4 jours de Grenoble...
Je suis arrivé il y a 3-4 ans, aux 4 jours de Grenoble, avec l’image du petit grenoblois, sélectionné parce qu’il est du coin, et que papa et maman viennent voir dans les gradins. Mais avec le temps, j’ai réussi à gagner le respect des vedettes des 6 jours, et j’en suis très content. Cette année, les autres coureurs viennent nous féliciter, quand avec Alexis (Gougeard) on arrive à prendre des tours. Ça donne de l’assurance.
C’est un milieu très fermé, et je ne suis pas Champion du Monde, donc c’est dur d’y rentrer, mais j’aurais bien aimé faire d’autres 6 jours en février-mars, pour préparer la saison de route, même si je sais que ce n’est pas possible avec les obligations du club. Mais ça aurait pu être bien, histoire de se faire bien mal !

Crédit Photo : DR
 

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