On a retrouvé : Cyrille Vincenti
Cyrille Vincenti a été ces dernières saisons le meilleur coureur corse. Après s'être révélé sur le Championnat de France Espoirs 2008, sous les couleurs de son île, il a passé trois saisons à l'UC Nantes Atlantique. Il compte à son palmarès le Tour de Corse 2009, le Tour du Pays de Lesneven et le Grand Prix Louisfert en 2010. DirectVelo a pris de ses nouvelles.
DirectVelo.com : Tu as été gâté la semaine dernière avec la Classica Corsica et le Critérium International disputés en Corse...
Cyrille Vincenti : J’ai été voir la Classica mais je n’étais pas présent sur le Critérium International. J’étais sur une course d’alpinisme à la place. Depuis que j’ai arrêté le vélo, je m’adonne aux autres passions que je ne pouvais assouvir par le passé : la montagne, le ski alpinisme ou le trail.
Ta passion pour le cyclisme est donc révolue ?
Pas du tout, je suis toujours totalement dans le vélo puisque je travaille dans un magasin de cycles, leader du territoire Corse. Nous avons lancé notre marque Giraglia, des vélos fabriqués par un artisan italien. Je continue également de courir au niveau régional même si je roule nettement moins que par le passé, faute de temps. Mais la recherche de la performance est dernière moi. J’ai fermé la parenthèse. Je ne fais plus une priorité du vélo et lorsque je vois les courses aujourd’hui je n’ai pas l’envie d’y retourner. Voyager aux quatre coins de la France pour courir, non merci.
« JOUER UN ROLE D'EXEMPLE »
Quand as-tu arrêté le haut-niveau ?
J’ai arrêté à la fin de la saison 2011. J’avais 24 ans et je me rendais compte qu’il me serait impossible de passer à l’échelon supérieur. Après trois saisons à l’UC Nantes Atlantique, j’ai le sentiment d’avoir été au bout de ce que je pouvais faire et j’avais déjà une reconversion professionnelle établie en Corse. Je suis alors rentré chez moi et j’ai commencé à travailler où je bosse toujours aujourd’hui.
As-tu accompli les objectifs que tu t’étais fixé ?
Je n’ai pas été professionnel, mais j’ai été au bout de ce que je savais faire. Passer professionnel, c’est hyper compliqué, il faut des résultats mais aussi de la réussite. Je n’ai jamais gagné de grandes courses ni obtenu de grosses places en classe 2. Je suis arrivé en métropole lorsque j’étais Espoir 4, du coup les sélections en équipe de France ne m’étaient plus accessibles. Je ne regrette rien, c’était vraiment une superbe expérience et j’espère à mon échelle, jouer un rôle d’exemple pour les jeunes Corses qui souhaitent progresser dans le cyclisme.
« LE DEPART DU TOUR DE FRANCE A CREE DES VOCATIONS »
Comment t’es-tu retrouvé à l’UC Nantes Atlantique ?
En 2008, j’ai participé au Championnat de France Espoirs, à Cusset (Allier). J’ai réussi à prendre l’échappée. J'ai passé toute la course à l’avant. Evidemment dans le final, j’ai coincé un peu mais j’étais aux côtés de très bons coureurs tels qu’Arthur Vichot ou Arnaud Courteille. J’étais content de ma course et Pascal Deramé était venu me voir à l’arrivée. Il m’a proposé de tenter l’aventure dans l’équipe réserve de la DN pour l’année suivante. J’ai alors quitté la Corse, pris un appartement sur Nantes et c’était parti. En milieu de saison 2009, après avoir été Champion des Pays de la Loire 2e catégorie, j’intégrais l’équipe première.
Tu parlais des futurs coureurs Corse. Quelle place a le cyclisme sur l'île ?
Le grand départ du Tour de France 2013 a créé des vocations. Beaucoup de jeunes s’y sont mis et s’intéressent désormais au cyclisme. Bon, ce n’est pas encore la Bretagne, ni le Nord-Pas-de-Calais par exemple, mais ça progresse et certains jeunes sont curieux de venir sur le continent. Cela prend du temps, car nous avons le handicap de la distance avec la métropole , donc des soucis d’ordre économique, mais je pense que cela va évoluer. J’essaie vraiment de faire passer le message.
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