Quentin Lafargue : « Montrer que je suis indispensable »

De vendredi à dimanche, Quentin Lafargue disputera la première manche de la Coupe du Monde sur piste à Cali (Colombie). Le double Champion de France de vitesse s'alignera vendredi sur la vitesse par équipes et dimanche sur le tournoi de vitesse individuelle. Avant de s'envoler pour la Colombie, le médaillé de bronze des mondiaux de Saint-Quentin  a répondu aux questions de DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Avec quel sentiment es-tu reparti des Championnats d'Europe ?
Quentin Lafargue : J'étais déçu de m'arrêter si tôt dans le tournoi. Je me fais battre d'un boyau en 1/8e de finale. Mais je ne suis pas inquiet. Physiquement, j'étais dans le coup. Je termine 7e du 200m mais à 6/100e de la 2e place. J'ai fait un gros tournoi au Championnat du Monde de vitesse mais je  manque encore d'expérience au niveau international. A Cali, mon objectif est de passer plusieurs tours.

Pourtant tu es devenu deux fois Champion de France devant des coureurs Champions du Monde...
C'est différent. Au Championnat de France, nous avons un vivier pour faire des matchs de haut-niveau mais tout le monde ne l'aborde pas de la même manière. On se connaît tous bien, nos qualités et nos défauts. C'est vraiment dur de comparer avec une course internationale.

« COMPETITIF MAIS PAS EN FORME CHAMPIONNAT DU MONDE »

Où en es-tu dans ta préparation ?
Après la coupure post-Championnat du Monde, nous avons fait un gros travail foncier. Je suis sur la brèche depuis le Grand Prix du Portugal [1er de la vitesse et du keirin NDLR], l'Open des Nations de Roubaix, le Championnat de France. Depuis deux mois, c'est un programme chargé pour nous pistards qui ne sommes pas habitués à courir beaucoup. Je suis compétitif mais pas dans la forme du Championnat du Monde.

Combien de manches de Coupe du Monde vas-tu disputer ?
Il est prévu d'en faire deux, Cali et Hong-Kong [la dernière manche NDLR], pour être qualifiable aux Championnats du Monde. Ensuite, en fonction des quotas et des qualifications, il y aura peut être des changements. Mais j'aimerais pouvoir me préparer au mieux entre la première et la troisième manche.

As-tu passé un cap grâce à ta médaille de bronze au Championnat du Monde de vitesse ?
C'est toute l'année passée qui m'a permis de prendre confiance en moi. J'ai été pour la première fois Champion de France de vitesse Elites, j'ai gagné ma première médaille au Championnat d'Europe Elites, ma première Coupe du Monde en vitesse par équipes à Cali et donc, ma médaille de bronze. Cette médaille a validé mon travail. Mais je ne vais pas m'arrêter là-dessus. Une médaille de bronze c'est bien mais il ne faut pas se reposer.

« LE KILOMETRE PAS UNE PRIORITE CETTE ANNEE »

Vas-tu préparer le kilomètre pour les Championnats du Monde ?
Je veux optimiserla récupération. J'ai fait des choix. Le kilomètre demande beaucoup d'énergie. C'est une discipline que j'aime, je ne veux pas l'abandonner mais en année olympique, ce n'est pas une priorité. Je n'ai  encore rien décidé par rapport à une participation au Championnat du Monde.

Est-ce facile d'oublier les Jeux olympiques cette saison ?
On y pense forcément. C'est le gros objectif pour les cinq Français en lice pour une sélection. Le plus dur, c'est de montrer qu'on est indispensable pour être sélectionné. J'y pense tout le temps, c'est un moteur dans ma préparation. Je n'ai jamais participé aux Jeux contrairement aux autres. Je suis un gros outsider, je n'ai pas de poste de titulaire à défendre mais une place à prendre.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com
 

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