Elia Viviani a donné l'exemple
La piste italienne est en pleine renaissance. Elia Viviani a rapporté la médaille d'or olympique de l'Omnium des Jeux de Rio. L'équipe de poursuite par équipes est double vice-Championne d'Europe chez les hommes et Championne d'Europe chez les Dames. Filippo Ganna est Champion du Monde de poursuite individuelle. DirectVelo a rencontré Marco Villa, le commissaire technique de la piste italienne pour qu'il explique ce retour au premier plan d'un pays qui n'a qu'un seul vélodrome couvert.
DirectVelo : Depuis quand la piste italienne a-t-elle commencé son redressement ?
Marco Villa : Nous avons commencé à travailler deux ans avant les Jeux de Londres avec Elia Viviani. Il était encore en tête de l'Omnium à Londres avant la dernière épreuve du kilomètre. Derrière les jeunes ont suivi.
LES EQUIPES N'ONT PAS LA CULTURE DE LA PISTE
Avez-vous rencontré des obstacles ?
Il a fallu convaincre les équipes. En Italie, la culture de la route est très forte, pas celle de la piste. Les directeurs sportifs des équipes ont été de grands champions sur la route mais n'ont pas fait de piste. Ils ne la conseillent pas à leur coureur. Ils veulent que leurs coureurs se reposent l'hiver.
Comment les avez-vous convaincus ?
L'exemple de Viviani et Consonni a été très important. Ils ont fait tout l'hiver 2014-2015 sur les Coupe du Monde et ils ont marché sur la route la saison suivante. Simone Consonni termine 2e du Championnat du Monde Espoirs. L'important est de se reposer pendant la saison.
LA PREUVE PAR L'EXEMPLE
La médaille d'or de Viviani est aussi un bon argument ?
Elia a montré qu'il était un des plus forts mais son engagement sur la piste depuis six ans a fait la différence sur Cavendish. Mais peut-être que nous avons perdu une médaille olympique par le passé. Quand je vois des coureurs de la classe d'âge de Viviani, comme Nizzolo ou Guarnieri qui étaient avec lui dans l'équipe de poursuite par équipes Juniors, je me dis qu'on aurait pu être à Londres en 2012 avec une belle équipe.
Comment vous préparez-vous ?
Nous ne faisons pas de stages mais, une fois par semaine, le mercredi, le groupe de poursuite par équipes se retrouve à Montichiari, notre seul vélodrome couvert pour toute l'Italie. Si un ou des coureurs est pris par son programme routier, il ne vient pas bien sûr. Les Juniors aussi viennent une fois par semaine mais c'est en fonction de leurs études. L'école reste prioritaire. Mais notre problème c'est l'absence de vélodrome dans le sud du pays. Montichiari est trop loin pour eux. Rome aurait pu construire un vélodrome couvert si elle avait reçu les Jeux olympiques en 2024 mais le nouveau maire n'en veut plus. Un seul vélodrome couvert pour l'Italie, c'est trop peu.