Brecht Dhaene estimait avoir fait ses preuves
Vainqueur de la kermesse professionnelle d'Izegem le 7 septembre dernier, Brecht Dhaene se voyait déjà enfiler pour de bon, la tunique bleue de Wanty-Groupe Gobert en 2018. Mais, à la mi-novembre, la direction lui signifie qu'il n'est pas retenu dans le groupe où il fut stagiaire cet été. Pour motiver sa décision, le manager général de la formation belge, Jean-François Bourlart, a évoqué une raison budgétaire. Au grand dam du coureur. "Pourquoi cela a trainé si longtemps? Il aurait dû jouer carte sur table beaucoup plus tôt", peste-t-il auprès de DirectVelo.
« JE N'AURAIS PAS FAIT TACHE »
Une décision amère pour le Gantois qui avait misé son avenir au sein de l'équipe Wanty-Groupe Gobert. "C'est clair, mon esprit et mon corps étaient déjà dans cette équipe. Le directeur sportif Hilaire Van der Schueren était très positif à mon sujet. D'après les promesses que j'avais reçues avant et durant l'Eurométropole Tour, je pensais que ça allait le faire. Personellement, j'estimais également avoir fait mes preuves." Il est vrai qu'avec sa victoire sur la Izegem Koers et deux accessits sur deux autres kermesses, l'ancien coureur de Vérandas Willems avait obtenu des résultats intéressants. "Pas uniquement là-bas ! Durant l'Artic Race of Norway, j'ai montré de quoi j'étais capable en faisant le tempo dans les ascensions. Sur le Tour du Danemark et la Famenne Ardenne Classic, j'ai beaucoup travaillé pour l'équipe. Je m'étais bien fondu dans le collectif. En conclusion, mon stage était réussi", estime-t-il.
L'argument utilisé par la direction ne tient pas selon le coureur. "Dans une structure professionnelle, tu connais normalement ton budget en septembre. Tu ne dois pas être dans l'expectative en novembre. Ils m'ont laissé espérer pour rien." Au moment de l'annonce de la mauvaise nouvelle, il apprenait également que Mark McNally et Simone Antonini restaient dans l'effectif. "Je ne m'estime pas moins fort que ces deux gars. Peut-être que Wanty avait besoin de Mark McNally pour le Tour de Grande-Bretagne et de Simone Antonini pour conserver un quota d'Italiens. Je ne dis pas qu'ils ne méritent pas leur place mais je n'aurais pas fait tâche dans cette équipe d'autant que je ne me suis jamais senti aussi bien. En novembre, j'ai passé les meilleurs tests physiques de ma carrière."
UNE PRISE DE RISQUE QUI COÛTE CHER
Convaincu de sa place en Conti Pro, le vainqueur du Triptyque Ardennais 2016 a laissé de côté les appels des autres formations, dont Tarteletto-Isorex. "Peter Bauwens m'a contacté dès le mois de juillet. C'est sans doute mon unique erreur. J'étais tellement focalisé sur un éventuel passage en Conti Pro que j'ai négligé les autres formations. Cela me coûte cher. Cependant, je ne me voyais plus évoluer en Continental. A 29 ans, je ne peux plus me permettre de courir pour des clous. Je dois gagner ma vie avant tout."
Sovac-Natura4Ever de Geoffrey Coupé a également fait appel à ses services. "C'est un super projet. Bosser avec Gautier De Winter m'aurait fait plaisir, cela m'aurait fait penser à l'époque 2016. Ils auront une forte présence à l'étranger. J'ai déjà roulé chez Astellas aux Etats-Unis. Par conséquent, je n'ai plus le besoin de voyager autant."
CONTRÔLEUR FINANCIER
Heureusement pour lui, il avait anticipé une tournure négative dans son parcours cycliste. En effet, il possède deux diplômes, un en Sciences Politiques et l'autre en Management. Son parcours scolaire lui permet de travailler chez Black et Partners en tant que contrôleur financier. "Cet environnement me rappelle le vélo car chaque jour est différent. Je suis dans un cadre jeune avec des gens compétents. C'est un nouveau challenge qui commence pour moi."
Ceci ne signifie pas que Brecht Dhaene raccroche définitivement son vélo au clou puisqu'il évoluera dans l'équipe VDM-Van Durme-Trawobo, où il roulera en compagnie de Benjamin Verraes et Jules Hesters. "Je ne peux pas arrêter du jour au lendemain. J'ai 29 ans, j'aime mon sport et je ne voulais pas arrêter d'un seul coup. Mon objectif est de me faire plaisir et de gagner des courses, conclut-il.