Julien Trarieux, « une journée en enfer »
Ils sont, chaque année, peu nombreux à affronter les mythiques pavés de Paris-Roubaix en tant que néo-professionnels. Sur une épreuve où l’expérience joue plus que nulle part ailleurs, difficile de se faire une réelle idée de ce qui les attend avant de s’y coller pour de bon. “On m’avait mis dans le bain avant la course en me disant que si je terminais Paris-Roubaix, ce serait déjà beau”, rigole Julien Trarieux ce dimanche soir. Professionnel depuis trois mois seulement sous les couleurs du Team Delko-Marseille Provence-KTM, le coureur de 25 ans en a pris plein les yeux sur “l’Enfer du Nord”. Et sans surprise, il a beaucoup souffert. “C’était une bonne expérience ! Je vois qu’il me manque encore la distance”, concède celui qui est tout de même parvenu à rejoindre le vélodrome de Roubaix après 257 kilomètres d’efforts.
Pourtant, tout avait bien commencé pour l’ancien sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence. “J’ai senti que j’étais bien sur le début de course. Après les premiers secteurs pavés, il y avait déjà eu pas mal de chutes et le peloton était cassé de partout mais moi, je gérais bien”, se réjouit-il. “Mais après, je me suis rendu compte que ça allait être plus dur !”. Épargné par les chutes et les pépins mécaniques, Julien Trarieux a clairement marqué le coup au niveau de la Tranchée d’Arenberg. “Là, vraiment, j’ai compris que j’étais dans le dur. J’ai pris une cassure et j’ai perdu le contact avec les premiers et après ce moment, crucial, c’était fini pour revoir l’avant de la course”.
« SUR LE COUP, ON NE PENSE PAS A GRAND-CHOSE »
Lui restait ensuite à s’accrocher pour finalement terminer la course, en compagnie de son coéquipier italien Iuri Filosi, à plus de de 23 minutes du Champion du Monde Peter Sagan (voir classement). “Quand tu rentres dans le vélodrome, forcément, ça fait plaisir. Mais j’avoue que sur le coup, on ne pense pas à grand-chose, même si tu es fier d’avoir terminé Paris-Roubaix…”.
Pas franchement stressé au départ de l’épreuve ce matin, “car ça ne sert à rien et qu’il se passera ce qu’il doit se passer”, le Niçois ne se voulait pas non plus euphorique après l’arrivée. “C’était quand même impressionnant de me retrouver dans le peloton avec des Greg Van Avermaet ou Peter Sagan. Mais après, tu penses à faire ton truc. C’est fait, et c’est bien”. Que pense-t-il de l’idée selon laquelle on devient un autre homme après avoir terminé son premier Paris-Roubaix ? “Ah ça, je ne le sais pas encore. On verra plus tard si je deviens un autre homme mais en tout cas, c’est sûr que ça motive pour la suite”. Prochaine échéance pour Julien Trarieux : le Tro Bro Leon, "une nouvelle course pour guerriers".