Les coureurs de Charvieu-Chavagneux IC n’ont pas démérité. Ce samedi, sur le Tour de la Mirabelle (Elite Nationale), ils ont défendu bec et ongle le maillot de leader d’Eddy Finé, qu’il avait chèrement décroché la veille. “Il fallait assumer, on n'avait pas le choix. On savait que ça allait être dur de gérer à quatre coureurs”, relate le porteur du maillot jaune sur cette 2e étape, auprès de DirectVelo. Pour ces 135 kilomètres de course entre Epinal et Gérardmer, les rose-et-noir sont partis d’une idée simple, celle que la meilleure défense serait l’attaque. Fabien Canal s'exécute. “ J’ai giclé dans une bosse et je me suis retrouvé devant. C’était le scénario que l’on avait prévu, donc tout allait bien à ce moment-là”.

A l’avant, les offensives se multiplient et l’on retrouve très vite pas moins d’une trentaine de coureurs en tête. Dans le peloton principal, Eddy Finé ressort pour tenter de faire le saut. Mais la mission s’avère plus délicate qu’espérée. “J'ai mis du temps à faire la jonction pour rentrer sur le premier groupe et j’y ai sans doute laissé des plumes”, concède-t-il. Dans le premier groupe, son équipier et capitaine de route Fabien Canal espérait lui aussi voir son jeune équipier revenir plus tôt. “Je pensais qu’il  rentrerait plus tôt. C’est dommage qu’il ne soit pas revenu plus frais car par la suite, ça ne s’est pas déroulé comme on le souhaitait”.

RIEN N’EST PERDU AU GÉNÉRAL

Dans les derniers kilomètres, les deux hommes tentent de contrôler leurs adversaires, mais pas question de voir Fabien Canal rouler à un tempo élevé en tête de l’imposant groupe de tête. “Je suivais les coups pour ne pas que ça parte sans nous. Quand on roule, on sait pas comment ça se termine…  Tu ne peux pas tout contrôler, alors il valait mieux faire comme ça”. Finalement, Fabien Canal se retrouve une nouvelle fois à l’avant, dans un quinté qui va se jouer la victoire d’étape. “Fabien a fait un travail énorme dans la dernière montée et dans le final en général. C'est même dommage pour lui, peut-être, qu'il ait travaillé comme ça pour moi car il aurait peut-être pu gagner”, ajoute Finé. A bout de forces, l’ancien sociétaire de l’équipe de l’Armée de Terre doit en effet laisser filer Clément Penven vers la victoire à quelques encablures de l’arrivée. “Clément, je le connais et je l’apprécie. Je n’avais plus forcément la force pour aller le chercher et de toute façon, je préférais laisser faire les autres, comme c’était Clément…”, concède-t-il.

Fabien Canal se contente ainsi de la 3e place de l’étape tandis qu’Eddy Finé perd son maillot jaune (voir classements). “L'arrivée était un poil trop dure pour moi, avec trop de pourcentages. J'ai fait tout ce que j'ai pu et c'était une belle journée malgré tout”, développe un Eddy Finé presque plus déçu pour son équipier que pour lui-même.  “J'ai craqué, j'étais à la limite de la crampe... mais je n'ai aucun regret. J'ai fait ce que j'ai pu. Les regrets, c'est plutôt pour Fabien. Il a roulé pour moi alors je m'en veux un peu. Il aurait pu gagner s’il ne s’était pas sacrifié mais bon, on ne pouvait pas le savoir avant”. Au classement général, c’est désormais Fabien Canal qui est en bonne position, puisque 3e à 23 secondes du Belge Viktor Verschaeve. “On va voir ce qui est encore faisable”.