C’est un scénario surréaliste qui s’est produit, ce dimanche, lors du Grand Prix de Nice (Toutes Catégories). Alors qu’Alexandre Blain et Jonathan Couanon s’étaient détachés sur le court circuit de 1800 mètres à effectuer à 50 reprises, les deux hommes se sont accrochés à quelques trente mètres de la ligne d’arrivée, en plein sprint. “Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. J’étais devant lui, j’avais lancé mon sprint et d’un coup, le vélo s’est bloqué”, raconte ce lundi après-midi Alexandre Blain auprès de DirectVelo. “Il a dû me toucher mais bon, c’est un fait de course. Comme je ne l’ai pas du tout vu venir, je me suis fracassé”, regrette l’ancien coureur professionnel.

“D’habitude, tu as toujours une sorte de réflexe qui te permet de limiter la casse mais là, je n’ai pas du tout eu le temps de réagir, comme c’est venu de nulle part”. Le sociétaire du Team Cycliste Azuréen est sonné. Mais pas le temps de faire le point sur ses blessures juste après l’incident. “Les gens sur le bord de la route nous criaient dessus, car visiblement, un groupe d’une dizaine de coureurs arrivait dans la dernière ligne droite”. Alexandre Blain craint alors d’être percuté par un concurrent. “Ca m’est déjà arrivé de me faire percuter de cette façon, alors je me suis relevé comme j’ai pu et je suis allé m'asseoir un peu plus loin, à l’abri”.

Préoccupé par ses blessures, l’athlète de 37 ans ne réalise pas qu’il coupe en réalité la ligne d’arrivée en vainqueur. Conscient d’être touché, il souhaite rejoindre l’hôpital le plus proche au plus vite. Et pas question de passer par le podium protocolaire. “Des gens sont venus me demander comment procéder mais moi, je m’en foutais. Je voulais juste aller me soigner. C’était évidemment la priorité”.

FORFAIT POUR L’IRONMAN DE NICE

Une fois arrivé à l’hôpital, les nouvelles ne sont pas réjouissantes : clavicule cassée et pneumothorax. Voilà Alexandre Blain sur la touche, lui qui s’était reconverti petit à petit au triathlon et qui avait fait de l’Ironman de Nice, le 24 juin prochain, son objectif de l’année. “Tout est foutu, alors que j’avais fait l’effort de bien revenir malgré un hiver difficile”, souffle l’ancien coureur de la Cofidis ou du Team Marseille 13-KTM. “La transition entre le cyclisme et le triathlon n’avait pas été simple, d’autant que j’avais chopé une hépatite A et que j’ai mis du temps à comprendre d’où venait le mal. Je revenais bien depuis quelques temps et j’étais dans ma préparation finale”.

Ce dimanche, après le Grand Prix de Nice, Alexandre Blain avait d’ailleurs prévu de disputer un marathon dans la foulée, toujours dans la citée niçoise. Place désormais à beaucoup de repos pour celui qui espère revenir en fin de saison. “J’ai une licence de triathlon à l’AS Monaco et des sponsors… Pour eux, je me dois d’éviter une saison blanche… Je vais faire au mieux”.

Pour l’anecdote, l’ancien lauréat du Tour de Normandie aura appris ce lundi matin sa victoire sur le Grand Prix de Nice. “Je ne pensais pas du tout à ça hier soir, bien sûr… Et en plus, je n’avais plus de téléphone. L’organisateur m’a appelé ce matin pour me le dire”. Une bien maigre consolation pour le Niçois.