Et si Arnaud Démare était en train d’écrire une page du cyclisme tricolore, cette semaine sur les routes du Tour du Poitou-Charentes ? Après avoir déjà remporté les trois premières étapes en ligne de l’épreuve 2.1, le sociétaire de la Groupama-FDJ a récidivé ce jeudi après-midi en se montrant le plus rapide sur un contre-la-montre individuel de 22,9 kilomètres entre Champagné-Saint-Hilaire et Couhé, dans la Vienne (voir classements). Voilà désormais le Picard tout près d’enlever la victoire finale. En cas de succès sur la dernière étape à Poitiers ce vendredi, le coureur de 26 ans décrocherait alors pas moins de six succès… en quatre jours. Ravi au pied du podium protocolaire mais déjà concentré sur la dernière étape, Arnaud Démare est revenu sur sa victoire chronométrée auprès de DirectVelo.

DirectVelo : T’imaginais-tu capable de gagner ce contre-la-montre, après avoir déjà remporté les trois premières étapes en ligne ?
Arnaud Démare : Je ne m’attendais pas forcément à gagner, mais plutôt à limiter la casse. Mais j’avais de très bons temps de passage grâce à Bruno Armirail, avant qu’il ne tombe. Je pense d’ailleurs à lui. Quand on m’a annoncé que j’avais cinq secondes d’avance sur Sylvain Chavanel à l’intermédiaire, je me suis dit qu’il fallait que je maintienne le même rythme. La fin était vraiment dure. Je sentais que je commençais à peiner. Finalement, ça s’est vraiment bien passé et j’ai réussi à l’emporter. Je suis vraiment très content.

« IL NE FAUT PAS COURIR PLUSIEURS LIEVRES A LA FOIS »

Le général semble pratiquement gagné…
Je ne sais pas… Dans le vélo, on n’est jamais à l’abri d’un pépin. Ce qui est sûr, c’est que je peux espérer gagner car j’ai une équipe vraiment solide autour de moi. On va se focaliser sur le général plutôt que sur l’étape demain (jeudi). Il ne faut pas courir plusieurs lièvres à la fois.

Tu es en train d’écrire une page du cyclisme avec cet enchaînement de succès !
Quatre victoires, ça n’a jamais été fait. Pour la cinquième, il ne faut pas s’enflammer. Ce serait bête de perdre le général. Pour un sprinteur comme moi, c’est très rare de pouvoir gagner un général et j’ai l’occasion de le faire demain (vendredi), avec un chrono bien taillé pour moi et dans mes cordes au niveau du dénivelé. Il faut en profiter.

« PAS UNE PERFORMANCE QUI SORT DE NULLE PART »

Tu avais déjà quelques références contre-la-montre…
Oui, c’est une surprise sans l’être. J’ai déjà fait des bons chronos, au Tour d’Algarve par exemple, où j’ai fini à 3-4 secondes seulement de Tony Martin. Ce n’était pas rien. Sur la Route du Sud aussi, j’avais fini à dix secondes de Sylvain (Chavanel). Ce n’est pas une performance qui sort de nulle part ici.

Tu dis vouloir te concentrer sur le général, mais tu sembles tellement au-dessus sur ce Tour du Poitou-Charentes que l’on t’imagine difficilement ne pas essayer de remporter l’étape de Poitiers : six victoires en quatre jours, ce serait absolument exceptionnel !
Oui, ce serait vraiment exceptionnel (sourires). Mais il ne faut pas se sentir trop beau. Il y a quand même des adversaires et il ne faut pas les négliger. Le général n’est pas encore gagné.