Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2018. Aujourd’hui, rendez-vous avec Axelle Dubau-Prévot. Après une première tentative dans une équipe UCI la saison dernière du côté de l’Espagne, la jeune femme avait décidé de tenter sa chance en Belgique cette saison, chez Experza-Footlogix. Une expérience qui a vite tourné au cauchemar. Heureusement, la soeur de Pauline Ferrand-Prévot a pu trouver un échappatoire grâce à Julien Guiborel et à l'Équipe de France, sauvant sa saison lors d’un Championnat d’Europe mémorable en République tchèque.

LE PIRE…

« J’attendais cette expérience en Belgique avec beaucoup d’impatience. Je m’imaginais vivre une très belle année, dans un super groupe et côtoyer de très grandes athlètes. Sur le papier, le projet initial était très alléchant. Malheureusement, je suis très vite passée du rêve au cauchemar. Je me suis blessée durant un stage de présaison et je me suis retrouvée avec un tendon très enflé. On m’a forcée à rester en Belgique et on m’a même fait courir sur le Het Nieuwsblad, notamment, alors que je n’étais pas bien physiquement… Dans mon malheur, j’ai pu revenir à temps pour les Classiques du printemps que j’attendais tant.

Je suis arrivée sur l’Amstel et pour la première fois de ma vie, j’ai pu courir avec ma soeur Pauline. C’était un rêve de princesse, un rêve de gosse, j’attendais ce moment depuis des années… Mais le sort s’est acharné : j’ai vu Pauline être victime d’un incident à l’arrière du peloton et j’ai voulu l’attendre pour la ramener. Sauf que pendant qu’elle était en train de rentrer, je suis tombée. Après ça, j’ai encore eu des soucis de vélo sur la Flèche wallonne… Rien n’allait. En plus, je me suis sentie exclue du groupe. Je me suis dit que la fin de saison allait être longue. Je me suis raccrochée au Championnat de France, où j’avais fait une superbe course l’année passée (lire ici), mais je n’y avais pas du tout de jambes. C’était terrible, avec cet échec de plus. Peut-être celui de trop… Je me suis posée beaucoup de questions, sur ce milieu du cyclisme. Je sentais que l’on m’avait prise pour une idiote dans l’équipe et je n’aime pas ça, j’ai du caractère. Je me suis demandée dans quoi j’avais mis les pieds, alors que j’avais repris goût à la compétition depuis l’année précédente. C’était très dur.

...ET LE MEILLEUR

Je suis donc restée longtemps, comme cela, “dans le noir”, à ne jamais voir la fin du tunnel. Et puis, la lumière est arrivée lorsque j’ai été convoquée pour le Championnat d’Europe sur route Espoirs, en République tchèque. C’est immédiatement devenu un gros objectif. J’y ai vu une véritable opportunité de sauver ma saison grâce à Julien Guiborel. Il m’a tout de suite mise dans de bonnes conditions et j’étais très heureuse de retrouver ce groupe. J’ai retrouvé mes amies Laura (Asencio) et Fanny (Zambon), avec qui on a formé un sacré trio ! Cela m’a redonné beaucoup d’énergie et de volonté. On a fait un stage en Maurienne, toutes ensemble, et j’ai réalisé que j’avais le niveau. Ca m’a rassurée. Je suis arrivée en République tchèque avec une envie énorme, même si le circuit était très dur et que sur le papier, j’étais l’une des moins bonnes grimpeuses. Mais je me suis accrochée et me suis sacrifiée pour Laura, qui est allée décrocher un super Top 5. Je termine moi-même 12e, ce qui était vraiment bien.

Ce résultat m’a mis du baume au coeur et a clairement sauvé ma saison. Après ça, je me suis surtout consacrée à la pratique du trail en fin de saison, car la course à pied est mon autre passion. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’année prochaine, je jonglerai clairement entre le cyclisme sur route et la course à pied, avec des compétitions alternées dans les deux disciplines. J’ai trouvé mon équilibre et je veux me faire plaisir. J’en ai discuté avec le staff de la DN Auvergne-Rhône-Alpes et ils sont d’accord avec ça. Ce sera du 50-50. En espérant que ce soit… pour le meilleur (sourires) ».