SCO Dijon : « Prêts à aller au charbon »

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

Le SCO Dijon-Team Materiel-Velo.com vit une année en demi-teinte. 23e de la Coupe de France N1 et du Challenge BBB des N1, le club bourguignon a un rendez-vous important à domicile, de ce vendredi à dimanche, avec le Tour de Côte d’Or. L'occasion pour DirectVelo de faire le point avec Paul Herman, le manager de la structure dijonnaise.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit l'équipe aborde-t-elle l'épreuve ?
Paul Herman : On est prêts à aller au charbon. On vit une année sportive plutôt moyenne même si on est performants à la maison. C’est le bon moment pour aller chercher un gros résultat et relancer la deuxième partie de saison. On est déterminés. On ne va pas attaquer la course en ayant un leader prédéfini. On va tâcher de faire les choses dans l’ordre. On a trouvé un bon compromis entre expérience et force vive.

« ON N’A PAS LA TÊTE DANS LE SEAU »

Quel est ton sentiment sur cette saison 2022 ?
On a des garçons qui mouillent le maillot et qui se donnent à 100% mais on n’a pas autant de résultats que ce qu’on espérait. Ce n’est pas facile à gérer. Ça ne fait jamais plaisir d’être au fond de la classe. Je suis là pour garder les troupes mobilisées. Toute l’équipe est concernée, ils ont conscience de ce qu’ils jouent. On n’est pas dans le bon wagon au premier jet du classement sportif pour le maintien en N1. Je ne pense pas à ça tous les jours quand je me lève. Il y a pas mal de points à aller chercher dans les trois mois qu'il reste. On n’a pas la tête dans le seau.

Quelles sont tes satisfactions ?
Le gros point positif est qu’on vit une belle année collective. On passe de bons moments ensemble. Le groupe porte vraiment des valeurs qui me plaisent, d’engagement, de cohésion, de solidarité et de respect. Pierre Gautherat confirme en ayant gagné une belle course en Bretagne (une étape de l’Essor Breton, NDLR) et à la maison (la Chazal Classic Dijon-Auxonne-Dijon, NDLR). Julien Souton et Corentin Navarro font une année plus que correcte alors qu’ils pensaient arrêter le vélo en fin de saison dernière. J’ai réussi à les rattraper. Les petits jeunes progressent. Ils n’ont pas encore de gros résultats mais ils vont avoir leur récompense l’année prochaine.

Et tes déceptions ?
Alexandre Boxe n’a pas couru de l’année. Il n’arrive pas à se sortir de sa blessure. Il a un bout de ménisque qui se balade dans le genou. Il avait subi deux opérations avant cette année. Il commence à repédaler à peu près. Si tout va bien, il devrait retourner sur les compétitions au mois d’août. À part ça, je suis déçu qu’on soit au-delà de la 20e place au classement de la Coupe de France. Il y a un écart entre ce que les garçons mettent en place et ce qu’on récolte à la fin.

« JE NE M’ATTENDAIS PAS À ÊTRE AUTANT DANS LA REMISE EN QUESTION »

Qu'attends-tu de cette deuxième partie de saison ?
On va garder la même philosophie et le même niveau d’investissement. Le premier axe est d’exister, d’être acteur et qu’on voit le maillot. On est dans une dynamique de construction. Le deuxième axe est qu’on passe ce cap du barème de points pour ne pas être mis en difficulté sur le maintien en N1. Toutes les courses qui arrivent vont être importantes. On est gourmands de tous les points qu’on peut récolter.

Avec le recul, qu’as-tu appris de ton rôle de manager ?
Je suis très content de ces missions, de construire, d’être la personne garante des choix sportifs et stratégiques. Ça me plaît d’être le capitaine de l’équipe. Il y a des choses plus compliquées. Avant, je ne faisais que de l’entraînement et je n’avais pas pris autant la mesure de ce côté concurrentiel en N1. Ce n’est pas facile de voir que ça ne se passe pas comme tu as envie au niveau des résultats. Je suis exigeant. Il faut mettre de l’eau dans son vin et ce n’est pas évident. J’ai appris à le faire. Je ne m’attendais pas à être autant dans la remise en question.

Va-t-il y avoir des changements l'année prochaine ?
Mathieu Gallet et Guillaume Souyris prendront le pilotage de la N1. J’aurai un poste de développement au sein du club. Je serai toujours le responsable de la sphère sportive mais Mathieu et Guillaume seront à la barre au niveau opérationnel. Je serai un peu plus en recul. Je m’occuperai des partenaires, des organisations et des ressources humaines. C’est le modèle le plus pérenne. Je discute pas mal avec Anthony Barle (manager du VC Villefranche Beaujolais, NDLR) et quand je vois ce qu’ils font, c’est le plus pertinent pour stabiliser les finances. Par ailleurs, je continuerai d’entraîner des gars de l’équipe. Il y aura un gros turnover dans l’effectif. Les anciens comme Julien Souton, Corentin Navarro et Yan Gras arrêteront ainsi que Mathieu Rigollot qui ne sera normalement plus dans la N1.

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