Paul Penhoët : « Placette ou pas, je m’en fiche un peu »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Un genou en sang, l’autre légèrement râpé, Paul Penhoët a goûté au bitume sur le Championnat d’Europe Espoirs d’Anadia. "Je suis tombé au deuxième tour, c'était hyper nerveux au début. Dans la bosse surtout, c'était un peu chaotique. Quelqu'un m'est rentré dedans, je suis tombé. Ça m'a fait mal pendant un tour et je suis passé à autre chose". Et comme un problème n’arrive jamais seul, sa fin de course a bien failli tourner au cauchemar. "Quand la course a commencé à se décanter, je crève de la roue arrière en haut de la bosse. J'ai fait un gros effort à un tour de l'arrivée pour rentrer. Après j'ai essayé de gérer au mieux, je me sentais encore bien". Mais la mine est plutôt basse après en avoir terminé, les Bleus ont raté leur coup au Portugal. "Les gars ont bien roulé dans le dernier tour, on était les seuls à le faire, donc ça a un peu buté pour rentrer, et c'est l'échappée qui se joue la victoire".

Felix Engelhardt, Mathias Vacek, Davide De Pretto et Erik Fetter ont piégé le peloton. Sorti à quatre à un tour et demi du terme, le peloton n’a jamais réussi à les reprendre. En voyant le quatuor se disputer le maillot étoilé, Paul Penhoët a un peu perdu pied dans les derniers hectomètres. "Quand j'ai vu à 200 mètres qu'ils étaient encore loin devant, ça m'a démoralisé. On vient sur un Championnat pour la gagne, placette ou pas je m'en fiche un peu". Le futur coureur de la WorldTeam Groupama-FDJ s’en sort avec un Top 10 (voir classement). Mais discrets, les Bleus n’ont jamais trouvé la bonne formule. "Moi je devais attendre le sprint, on voulait qu'il y ait une grosse course de mouvement, de notre part. On avait énormément de puncheurs, à partir du troisième tour on s'est dit qu'on allait mettre du mouvement, mais malheureusement quand on devait mettre en route il y avait encore quatre minutes, soit à quatre tours de l'arrivée".

IL AVAIT VU VENIR « UNE COURSE PAS INTÉRESSANTE »

Face à cette situation figée, l’équipe de France préfère se fondre dans la masse. "Ça ne servait à rien d'en mettre de partout pour énerver tout le monde. On a été sages, on a roulé avec tout le monde et on a vu comment ça se passait. On est vite passé de 4 à 1 minute. Les mecs se sont mis à rouler pour le sprint mais ça a vite plafonné". Cette course très cadenassée a permis à tout le monde d’arriver très frais dans les deux derniers tours, lorsque l’échappée du jour a été reprise. "Deux-trois mecs ont essayé de mettre des cartouches, mais ils ont vite vu que tout le monde était frais dans les bosses. Donc ça ne servait pas à grand-chose. C'était difficile, mais pas assez pour que les purs puncheurs fassent des différences. Il y avait encore beaucoup de sprinteurs à l'arrivée. En s'accrochant et en ayant un peu de condition, tout le monde passait".

Dont Paul Penhoët, malgré ses mésaventures. Celui-ci tente de trouver des explications à cette journée beaucoup trop calme par rapport au scénario envisagé. "C’est carrément étonnant, mais je pense que tout le monde s'est fait des frayeurs avec la chaleur aussi. Tout le monde en parlait. Dès le début, quand l'échappée a pris quatre minutes, je me suis dit que tout le monde allait avoir peur et que ça ne serait pas une course intéressante. Alors qu'en fait, ça allait, tout le staff était top, on avait souvent des ravitaillements, des glaçons, en étant concentré ça se faisait bien". La course des Espoirs Hommes sera sans doute à oublier, tant pour les Bleus que pour son scénario. "Le niveau est peut-être homogène en Espoir et c'est ça qui a fait la différence". Ou plutôt, qui n’en a pas vraiment fait.

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