Antoine Berlin : « Prouver que j’ai ma place »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Antoine Berlin est passé professionnel le 1er janvier dernier grâce à sa signature dans l’équipe Nice Métropole Côte d’Azur. Et ce à l’âge de 32 ans, après s’être mis au vélo en 2017. À l’aise l’an passé avec la Continentale Global6 (voir sa fiche DirectVelo), le Monégasque, qui a quitté pendant l’hiver son travail chez Amaury Sport Organisation, a dû s’adapter à un nouveau quotidien. Présent cette semaine sur le Tour de l’Ain (2.1), il fait le point avec DirectVelo

DirectVelo : Quel regard portes-tu à ce jour sur ta saison 2022 ?
Antoine Berlin : Collectivement, ça se passe plutôt bien. On est là où on voulait en être à ce stade de la saison. C'est-à-dire prendre des échappées, se faire voir et montrer qu’on a notre place dans le peloton pro pour une première année. À titre personnel, c’est plus difficile, aussi bien dans l’approche de la compétition que dans le mode de vie. J’ai arrêté de travailler cet hiver. Je suis encore en train d’essayer de trouver un équilibre de vie. Il y a une dynamique différente, je suis encore en phase d’apprentissage. C’est donc mitigé…

Qu’est-ce qui a principalement changé ?
J’ai eu un changement de vie radical. Jusqu’en décembre dernier, ma vie était rythmée par mon travail. J'adaptais mes entraînements en fonction des horaires de travail et maintenant, j’adapte ma vie par rapport à mes horaires d’entraînement. C’est plaisant car ça me donne du temps libre mais j’ai aussi perdu une certaine forme de dynamisme. C’est un rythme de vie qui est spécial. Il faut que je m’y fasse. J’ai voulu bien faire les choses alors j’ai augmenté les kilomètres à l’entraînement mais ce n’était pas forcément la chose à faire. Je me disais que j’allais avoir plus de temps pour récupérer mais je me suis demandé si je n’étais pas rentré dans un excès d’engagement.

« C'ÉTAIT LE MOMENT DE LE FAIRE » 

Quels sont les points positifs ?
Il y a par exemple ma volonté d’aller frotter dans un peloton. J’essaie de me faire violence sur les courses qui me correspondent moins, pas celles où ça grimpe. Il y a aussi mon approche au quotidien et le fait que j'accumule les jours de course. Ça ne se ressent pas encore forcément mais je compte sur les courses de l’été et celles de la fin de saison pour le montrer. J’ai envie de prouver que j’ai ma place dans ce peloton car pour le moment, je ne suis pas satisfait de ma saison. 

As-tu pu regretter à un moment d’avoir arrêté de travailler ? 
Non, jamais. J’ai eu une carrière de sept ans chez Amaury Sport Organisation où j’ai adoré mon travail. J’ai eu une opportunité de dingue de passer pro à 32 ans. Ce n’est pas commun, j’ai un parcours particulier car j’ai commencé tard le vélo. Je ne regrette pas mon choix, c’était le moment de le faire. C’était là ou jamais. Je sais que je pourrai retourner travailler pendant 30 ans après ma carrière cycliste. Pour le vélo, c’est maintenant. Je ne regrette pas, j’adore ce que je fais. Je prends beaucoup de plaisir. Se lever et aller faire du vélo, c’est une chance. Tous les cyclistes en rêvent. C’est pour ça que je veux saisir ma chance à tout prix et faire du mieux possible.

« RETROUVER L'ÉTAT D’ESPRIT QUE J’AVAIS L'ANNÉE DERNIÈRE » 

Avec quelles ambitions es-tu venu sur le Tour de l’Ain ?
J’espère être compétitif. Je me suis reposé après le bloc du mois de juin dans l'optique d’arriver sur les courses avec de la fraîcheur. Ce qui n’était pas le cas sur les autres courses car je pense que j’arrivais un peu fatigué après des excès, aussi bien d’entraînement que dans la volonté de bien faire. J’ai envie de prendre des bons coups pour reprendre confiance en moi, de jouer des accessits et voir comment je réagis en montagne… 

Seras-tu toujours à Nice l’an prochain ?
Nous n’en avons pas encore discuté avec l’équipe. C’est un point d’interrogation. Moi, j’ai envie de rester pro. Ma carrière n’est que du bonus alors si ça devait s’arrêter, je serai satisfait même si je ne suis pas content de ma saison 2022. Je prends le départ de chaque course comme si c’était la dernière. C’est aussi comme ça que je pourrai retrouver un certain niveau de performance. Je veux retrouver l’état d’esprit que j’avais l’année dernière.

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