Benoît Cosnefroy : « La sensation de juste faire le nombre »
Benoît Cosnefroy semblait touché à l’arrivée de l'E3 Saxo Classic. Tant physiquement que mentalement. Ce vendredi, le Normand a été relégué loin de la course à la victoire à plus d’une heure du terme de l’épreuve, terminant finalement la Classique belge à plus de sept minutes du lauréat (voir classement). Un nouveau coup dur après avoir déjà été en difficulté lors du Circuit Het Nieuwsblad, lui qui - dans un autre registre - s’en est également voulu d’avoir raté les bonnes roues à Milan-San Remo, la faute à un mauvais placement au moment fatidique, lorsqu'il a été piégé par une cassure. Voilà donc qui fait beaucoup. “Ce n’était pas une partie de plaisir, même si ça reste une très belle course et que j’étais content d’y participer. Mais sincèrement, c’était une journée très tendue durant laquelle j’ai eu du mal à me placer dans les moments importants. Après, j’ai toujours passé mon temps à courir après les bons coups…”, relate le coureur d’AG2R Citroën Team auprès de DirectVelo.
DÉCEPTION ET FRUSTRATION
“J’ai malheureusement payé mon manque de connaissance du terrain. J’ai voulu anticiper à un endroit qui ne s’est pas avéré opportun, et ça m’a coûté ensuite de pouvoir garder ma place dans le groupe principal. C’est comme ça… Il y a pas mal de déception et de frustration. Collectivement, on n’est pas là où on aimerait être. Et personnellement, j’ai senti qu’il était difficile d’être acteur. J’ai la sensation de juste faire le nombre… Ce n’est pas agréable”, ajoute l’athlète de 27 ans.
Pour rappel, le puncheur adepte des Ardennaises - 2e de l’Amstel Gold Race et 2e de la Flèche Wallonne dans un passé récent - a fait le choix de se lancer sur les Flandriennes pour la première fois de sa carrière, ce printemps. Mais il ne s’attendait pas à tant souffrir. “Je n’avais ni la confiance ni la prétention de pouvoir jouer tout devant sur ce genre de Classiques. Je ne peux pas être avec les trois fantastiques devant, ce n’est pas du tout mes espérances, concède-t-il en évoquant le trio van Aert-Van der Poel-Pogacar. Mais en tout cas, j’aurais espéré jouer un peu plus, au moins en second rideau, disons aux alentours de la 15e-20e place. Là, je suis plus loin, en n’étant plus vraiment dans la course dans les 40 derniers kilomètres. C’est frustrant”.
UN BESOIN DE FAIRE LE POINT AVEC LE STAFF
S’il sent bien qu’il manque de repères, l’ancien Champion du Monde Espoirs admet également ne pas être spécialement à l’aise sur ces épreuves. Du moins pour l’instant. “Il me manque de la technique sur les pavés. Lors de certains secteurs, je ne me sens pas forcément bien. C’est sûrement un tout, y compris un manque de confiance sur ce type de parcours”.
Dans ces conditions, le voilà qui ne sait plus quelle suite immédiate donner à sa saison dans les jours à venir, lui qui souhaitait initialement participer au Tour des Flandres. À chaud, quelques minutes après l’arrivée de l'E3, il ne savait plus vraiment que faire, que penser… “Ce n’était déjà pas acté avant. Il y aura aussi une discussion ce soir. Je ne suis pas certain d’y aller”. Dans la soirée, la formation AG2R Citroën a finalement précisé à DirectVelo qu'une décision finale sera prise ce samedi. Benoît Cosnefroy et le staff de la WorldTeam vont ainsi avoir le temps de faire le point ce soir. “Après une course comme celle d’aujourd’hui, c’est dur de se projeter pour la gagne sur ce type de courses”, concédait-il à Harelbeke. “Je ne venais pas dans cette optique-là, dans l’idée d’en faire une préparation pour la suite… Mais oui, dans tous les cas, mes objectifs principaux restent les Ardennaises et ça, j’en suis pleinement conscient. Ça reste ma priorité”. Reste à savoir si Benoît Cosnefroy s'imagine toujours un avenir - à très court et/ou à plus long terme - sur les Flandriennes.