Slovénie : « Continuer sur cette voie »
Anze Ravbar Champion d’Europe et Zak Erzen en bronze l’an passé au VAM-Berg, un doublé de Jakob Omrzel et d’Erizem Valjavec ce printemps lors de Paris-Roubaix : dans le sillage des stars internationales Tadej Pogacar et Primoz Roglic, la Slovénie voit émerger d’autres talents dès les rangs Juniors. Un vivier important et bluffant si l’on garde en tête qu’il s’agit d’un pays d’à peine plus de deux millions d’habitants. Les multiples succès de « Pogi » et Roglic ont-ils créé des vocations ? La Slovénie est-elle véritablement en train de s’affirmer comme une nation importante du cyclisme sur la durée ? DirectVelo a profité de sa présence sur le Tour du Pays de Vaud, la semaine passée, pour solliciter le sélectionneur national des U19, Nace Korosec. Entretien.
DirectVelo : Jakob Omrzel termine sur le podium final au Pays de Vaud. Le cyclisme slovène semble toujours se porter aussi bien chez les Juniors !
Nace Korosec : On n’a pas à se plaindre. Avec la Fédération, il y a la volonté de créer un calendrier riche et complet pour nos jeunes, histoire qu’ils puissent progresser de la meilleure des façons. L’espoir est de créer de nouveaux champions dans le lot. Courir toute l’année un peu partout en Europe, face aux meilleurs mondiaux, est une chance. Cela rend forcément nos jeunes plus forts et plus expérimentés. C’est l’une des explications à la bonne santé du cyclisme slovène. On doit continuer sur cette voie.
Le vivier est-il plus important qu’il y a dix ans ?
Pas forcément, en réalité. Il n’y a beaucoup plus de licenciés au pays. Le peloton slovène reste maigre et c’est la raison pour laquelle nous devons beaucoup voyager pour faire progresser nos talents, notamment en Belgique. C’est un très bon endroit pour apprendre le métier.
« UN LIEN FORT ENTRE LA FORMATION BAHRAIN-VICTORIOUS ET LA FÉDÉRATION »
Comment expliquer que vous sortiez tant de jeunes talents ?
Nos champions font beaucoup pour le cyclisme au pays. Tadej Pogacar, Primoz Roglic et Matej Mohoric contribuent tous au développement de notre sport via leurs fondations. La formation est meilleure, l’accompagnement est plus poussé, le matériel mis à disposition de nos jeunes est idéal. On travaille plus en détails certaines choses comme la nutrition. On est devenus, d’une certaine façon, plus professionnels dès les catégories de jeunes. On a fait du bon travail ces dernières années, c’est une vraie satisfaction.
Il semble y avoir des liens entre certaines formations professionnelles et la Fédération slovène…
On a créé une passerelle solide, il y a deux ans, entre la Fédération et la Fondation de Matej Mohoric. Il y a désormais un lien fort entre la formation Bahrain-Victorious et la Fédération. Ils nous donnent énormément de matériel. Après la catégorie Juniors, nos meilleurs éléments ont la possibilité d’aller chez CTF Victorious, l’équipe U23, en Italie. Mais il n’y a pas d’obligation pour autant. On l’a vu avec Erazem Valjavec, l’un de nos nouveaux talents, qui s’est engagé avec la réserve de Soudal-Quick Step pour les deux prochaines saisons. Le vélo a changé, les agents et les managers viennent chercher les gamins de plus en plus tôt. Nos jeunes ont souvent plusieurs bonnes options sur la table. C’est une bonne chose. Charge à eux, ensuite, d’en profiter.