Marion Bunel : « C'est tellement énorme ! »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Marion Bunel a retrouvé le Tour de l'Avenir, et quel retour tonitruant ! Celle qui s'était révélée sur l'épreuve l'an dernier avec le maillot du comité Auvergne-Rhône-Alpes porte cette fois-ci les couleurs de l'équipe de France, et a dompté la montée finale vers les Karellis pour s'imposer en solitaire lors de la deuxième journée de course de l'édition 2024 (voir classement). "C’est tellement énorme ! C’est la course qui m’a marquée l’année dernière. Je tenais à participer cette année, malgré ma participation au Tour de France la semaine dernière. Je voulais faire ce pari et il est déjà réussi avec cette victoire". L'habituelle sociétaire de St-Michel-Mavic-Auber 93 a gardé un grand souvenir de la première édition l'an passé, où elle avait terminé 8e du général.

Mais outre cette place au général, elle avait surtout joué les premiers rôles en montagne. "L’année dernière, c’était grâce à la sélection AURA et je les remercie encore mille fois parce que sans eux je ne serais pas là aujourd’hui. J’avais à cœur de revenir quand j’ai vu le parcours de cette année. Avec le maillot bleu, c’est un sentiment encore plus spécial. C’est un honneur de porter ce maillot… C’est dingue !", exulte-t-elle, avant d'être interrompue par un appel de son père. "Merci pour ça", lui lance-t-il, avant que sa fille ne lui réponde : "pari réussi déjà, je crois que je ne réalise pas". "Tu vas réaliser avec le maillot. Tu vas voir avec Bernard Hinault, ça va te faire drôle", s'amuse son père alors que le « Blaireau » est en effet tous les soirs présents lors de la remise des récompenses sur le podium protocolaire. 

« JE N'AVAIS PAS PIGÉ QUE LES KARELLIS, C'ÉTAIT CETTE MONTÉE »

Ce jeudi, il fallait affronter une montée brute, celle des Karellis. "Une arrivée finale comme ça, pour moi c’est l’idéal. Ça se joue à la pédale. Je connais un peu le coin, je suis régulièrement allée à Saint-Jean-de-Maurienne...". D'ailleurs, Marion Bunel a même mis du temps avant de se rendre compte qu'elle connaissait l'ascension. "Je n’avais pas pigé que Les Karellis, c’était cette montée, rigole-t-elle. Quand on est arrivé au pied je me suis dit « ah oui, je connais cette montée »". Accompagnée par Lore De Schepper et Isabella Holmgren, la coureuse de 19 ans a fini par avoir gain de cause. "J’avais déjà attaqué deux fois, je sentais que mes adversaires étaient proches de la zone rouge. Je ne voulais pas attaquer quatre fois, donc sur la troisième je voulais y aller fort, je me suis dit « je tape fort ! »".

Et Marion Bunel a tapé fort ! Personne n'a réussi à la suivre dans les quatre derniers kilomètres. "L’objectif était de faire un trou, et avec le trou ça pouvait le faire, un peu à la façon de Chamrousse sur la Grésivaudan", se rappelle-t-elle, en référence à son numéro solitaire où elle avait dompté Evita Muzic, entre autres. Une adversaire qu'elle a d'ailleurs croisée la semaine passée au Tour de France, qu'elle a découvert cette année. "Ma préparation a été perturbée, je suis arrivée un peu sous-entraînée au Tour. J’ai un peu souffert aux Pays-Bas, le temps de me remettre en route. Au fil du Tour, je me sentais de mieux en mieux".

« C'EST UN SOULAGEMENT »

Mais avant d'aborder l'épreuve Espoirs, il est peu dire que Marion Bunel a récupéré. "Je n’ai fait que dormir sur les deux jours entre les deux courses. Encore hier, j’ai dormi dix heures. Ça commençait plutôt en douceur avec le prologue et une courte étape et ça marche plutôt bien". Désormais en jaune, la voilà lancée vers ce qu'elle qualifie "d'objectif ultime. C’est un soulagement quelque part. J’ai l’ambition de conserver le maillot et de continuer sur cette lancée, mais quoi qu’il arrive il y a déjà un succès". Et elle pourra compter sur ses coéquipières pour l'aider dans son entreprise. "On est un groupe solidaire et ambitieux. Tout le monde a les cannes".

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