En passant la ligne d'arrivée à Rémicourt, Anthony Debuy a poussé un ouf de soulagement. Le coureur d'AGO-Aqua Service cherchait une belle victoire depuis un long moment. "Je réalise à peine ce que je viens de faire. Cela fait du bien mentalement. J'essaie souvent de prendre l'échappée en course. Cela ne marche pas souvent. Aujourd'hui, c'était mon jour", se réjouit-il auprès de DirectVelo.

Présent dans le groupe de tête de neuf coureurs, l'Espoir 4 a suivi ses adversaires avant de les déborder dans la dernière ligne droite. "Au kilomètre, on sort à trois. Les deux autres ont essayé d'attaquer encore mais ils allaient se chercher mutuellement. Moi, je restais dans les roues pour ne pas faire trop d'efforts.  Au dernier virage, je vire deuxième. Nous sommes à 300 mètres. J'ai lancé de loin, je n'osais pas me retourner derrière moi, je vais à fond jusqu'à la ligne"

Ce succès n'aurait pu jamais voir le jour sans l'aide de sa voiture suiveuse. "J'avais une crevaison lente. Je me demandais si la voiture de mon directeur sportif allait pouvoir passer d'autant que l'écart avec le peloton n'était pas grand. Je me suis posé la question de savoir s'il était préférable de changer la roue ou de machine. Finalement, Christophe Detilloux a quand même pu venir à ma hauteur. J'ai fait le changement de monture en dix secondes. Grâce à cela, j'ai pu rester devant."

POURQUOI PAS UNE SAISON SUPPLÉMENTAIRE CHEZ AGO-AQUA SERVICE ?

Ce succès de prestige au Tour de Liège constitue une belle ligne à son curriculum vitae pour négocier une place chez les professionnels l'an prochain. "C'est le plus beau résultat de ma carrière. Les places chez les pros sont chères. Je suis un gars sérieux, j'aide toujours. Si je passe pro, ce sera pour rouler pour les autres. Si un gars de l'équipe gagne, cela me fait autant plaisir."

Son directeur sportif Christophe Detilloux était en tout cas content pour son coureur. "S'il y en a un qui le mérite, c'est lui. C'est la récompense d'un coureur qui applique les consignes à la lettre. La première fois quand je lui ai parlé, il nageait et ne s'entrainait que deux fois par semaine. Il ne se consacre entièrement au vélo que depuis un an et demi. Il avait une grosse marge de progression. Il a moins progressé cette année mais il a mieux encaissé les grosses courses. Il est plus discret que des coureurs comme Tom Wirtgen, Lionel Taminiaux et Kenny Molly. Nous verrons bien ce que nous pouvons faire avec lui. Nous analyserons à la fin de la saison. Nous observerons avec attention ses prestations. Notre politique est de voir nos coureurs partir après les années Espoirs, mais nous avons fait des exceptions par le passé. Je me rappelle de Julien Stassen qui n'était plus Espoir. Donc, pourquoi pas Anthony Debuy ?"