Le meilleur et le pire de... Eliott Pierre

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2018. Aujourd’hui, rendez-vous avec Eliott Pierre, auteur d’un numéro mémorable lors de la Classique des Alpes. Quelques semaines plus tard, le Junior d'Argenteuil Val de Seine avait bien failli compromettre sérieusement sa seconde partie de saison suite à un excès d’engagement… à l’entraînement.

LE MEILLEUR…

« Je ne suis pas près d’oublier ma victoire sur la Classique des Alpes. Le trophée est dans ma chambre et j’y jette un oeil tous les jours. Il y a forcément eu un avant et un après. Avant cette victoire, personne ou presque ne me connaissait. J’avais fait de cette course mon plus grand objectif de la saison. Gagner là-bas me semblait être un objectif inatteignable et finalement, j’ai eu les meilleures jambes de ma vie, le Jour-J. C’était vraiment un truc de fou, c’était incroyable. C’était tellement fou que je me demande même si j’arriverai à avoir encore d’aussi bonnes jambes un jour dans ma vie. Il s’est passé quelque chose que je n’arrive même pas à expliquer avec le recul. Tout m’a réussi ce jour-là. Je suis parti de loin et l’on ne m’a plus jamais revu. Sur le vélo, c’était une sensation merveilleuse. J’avais l’impression qu’il ne pouvait rien m’arriver. En passant la ligne, c’était un bonheur intense. J’étais tellement fier de ce que j’avais réalisé ! Le plus incroyable, c’est que j’ai tenu à courir le lendemain matin, en Ile-de-France, sur le Tour de Vexin, et j’ai encore gagné ! Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. 

La victoire sur la Classique des Alpes a bien évidemment changé des choses pour moi. J’ai pris confiance en moi, ça m’a fait du bien. Je me sentais plus relâché dans le peloton lors des semaines suivantes et j’ai commencé à être ambitieux également en Équipe de France. Je voulais être sélectionné et être performant. Je n’oublierai jamais ce moment, que je garderai comme référence. Tout cela a aussi été rendu possible grâce au travail de mon entraîneur Frédéric Blanchon. Nous avions convenu d’un pic de forme pour la Classique des Alpes et tout a été parfaitement géré. Maintenant, ce serait encore plus énorme de réaliser le doublé l’an prochain, même si ce sera dur.

… ET LE PIRE

C’était tout simplement à l’entraînement. J’étais en pleine préparation pour atteindre une grosse forme sur le Championnat de France, avec également en ligne de mire une éventuelle sélection au Championnat du Monde. C’était dix jours avant le Championnat de France, et j’étais en stage en montagne, aux alentours de Gérardmer. Je venais de faire une bonne petite sortie, tout seul, et j’étais en train de descendre mon dernier col de la journée avant de rentrer. J’ai voulu me faire plaisir dans la descente mais j’ai pris un peu trop de risques.

Je suis parti à la faute et je suis tombé assez fort. J’avais notamment très mal au dos. Je n’arrivais plus à bouger… Quand je montais sur le vélo, ça tirait de tous les côtés. Cela m’a vraiment coupé dans mon élan. J’ai été obligé de m’arrêter quelques jours… Sur le coup, j’étais dégoûté et ça m’a mis un gros coup au moral. J’ai même cru que j’allais devoir déclarer forfait pour le Championnat de France. Finalement, j’ai pu y participer et j’ai même fait 12e là-bas. Mais du coup, ça m’a laissé des regrets car je me suis demandé ce que j’aurais pu faire sans cette chute et avec une meilleure préparation. En tout cas, cette chute m’aura au moins fait réaliser qu’il ne servait à rien de prendre des risques inutiles à l’entraînement. Depuis cette chute, je fais plus attention ».

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