Des cris, de la joie, des larmes de bonheur. Quelques mètres après la ligne d'arrivée des Championnats de France Amateurs, Alexis Renard est tombé dans les bras de Sébastien Cottier, son directeur sportif. Pendant de longues minutes, le temps s'est arrêté et les embrassades et autres congratulations se sont multipliées. ''Le métier que l'on fait, c'est pour vivre des moments comme ça'', explique Sébastien Cottier à DirectVelo, au bord de larmes.

Sur le circuit de La Haye-Fouassière, les Bretons sont passés par toutes les émotions. Du cauchemar au rêve, il s'en est fallu de peu. ''On a perdu Marie-Ange (Renault) de bonne heure à cause d'une chute, mais on savait que nos coureurs étaient en forme. Alexis a eu plein de pépins. Il a cassé un dérailleur. Il a dû prendre le mulet. Puis on a changé le dérailleur sur son vélo, mais la selle redescendait, donc on a été obligé de refaire un peu de mécanique...'', reprend le technicien costarmoricain.

« FAIS TA COURSE, TOUT LE MONDE EST À BLOC »

En dépit de cette mauvaise entame, les sociétaires de la formation Côtes d'Amor-Marie Morin-Véranda Rideau n'ont pas baissé les bras. ''À un moment, Alexis (Renard) était en souffrance à l'arrière du peloton. Mickaël (Leveau) est allé le voir, il lui a dit : « Fais la course, tout le monde est à bloc ». Il a été le premier à rentrer dans le groupe de Romain Bacon quand Jason Tesson a craqué'', reprend Sébastien Cottier. Une fois à l'avant, Alexis Renard ne s'est pas manqué. Au bord du parcours, ses assistants ont vite compris qu'il était dans un grand jour. ''Il est toujours resté devant. On voyait son coup de pédale, on s'est dit : « Il ne sera pas loin ». Quand la bonne échappée est ressortie avant le dernier tour, il n'y avait que des costauds''.

Avant même le départ de la course au maillot tricolore, Sébastien Cottier y croyait. ''On a nos chances'', déclarait-il vendredi au cours de la reconnaissance. Une intuition ? Dans les derniers mètres d'effort, Alexis Renard a manœuvré à la perfection. ''On avait bien analysé les trois derniers kilomètres, les gars savaient ce qu'ils avaient à faire''. Une fois le titre en poche, puis la cérémonie protocolaire - où l'ensemble de l'équipe est montée sur le podium - passée, les pensionnaires du collectif breton vont savourer. Tous ensemble. ''Quand j'ai envoyé la convocation aux coureurs pour ce Championnat en début de semaine, je leur ai dit qu'après la course, on faisait barbecue, saucisses et piscine. Tout le monde va venir à la maison''.