Alexis Vuillermoz a (re)trouvé « l’épanouissement personnel »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Paris-Nice 2014, 6e étape. Alexis Vuillermoz place une grosse accélération dans les pentes abruptes du Mur de Fayence et aborde en tête la dernière épingle de l’ascension au moment de partir à la faute et de se retrouver au sol. “On m’en a parlé aujourd’hui (samedi) dans le peloton. Je me suis fait taquiner car pas mal de coureurs ont regardé les dernières montées en vidéo pour visualiser l’ascension et ils ont vu que j’étais tombé ici. Dans la précipitation, j’avais voulu relancer trop tôt dans le dernier virage”, préfère sourire le Jurassien auprès de DirectVelo au moment d’évoquer ce souvenir. En 2018, sur ce que l’on appelait encore le Tour du Haut-Var, le puncheur avait cette fois-ci pris la 4e place après avoir tenté d’anticiper dans le final. Mais c’est surtout en pensant à la montée de 2014 qu’il a abordé celle de ce samedi sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. “J’avais failli remporter l’étape de Paris-Nice en anticipant assez tôt. Derrière, ça s’était regardé et parfois, ça peut marcher. Il suffit de prendre quatre ou cinq secondes d’avance et parfois, ça tient”.

Alors le nouveau sociétaire de l’équipe Total Direct Energie a tenté une nouvelle fois le coup en prenant les commandes du peloton et en imposant son rythme dans le dernier kilomètre d’ascension. “On pourrait se dire, devant la télé, que ce n’est pas très fin tactiquement, mais il ne faut pas hésiter pour ne pas avoir de regrets. Je préfère terminer 5e (voir classement) en ayant tenté de jouer la gagne plutôt que de subir tout le long. Je ne voulais pas être un suiveur”. Sur cette montée, l’athlète de 32 ans a ses habitudes. “C’est une ascension qui correspond à mes qualités et j’avais à coeur d’y retrouver mon côté puncheur”

« BON POUR LE MORAL »

Alexis Vuillermoz s’y présentait d’ailleurs avec un petit esprit revanchard, lui qui aurait déjà pu décrocher un bon résultat vendredi lors de l’étape inaugurale du week-end. “Je m’étais déjà bien rassuré sur ma condition et j’étais parti pour jouer un petit quelque chose mais je me suis accroché avec un coureur d’Ineos à 300 mètres de l’arrivée et je me suis retrouvé « out » pour l’étape. Quand tu piles à ce moment-là alors que les autres sont encore en train d’accélérer et vont quatre ou cinq kilomètres/heure plus vite, c’est plié…”. Malgré l’absence de résultat à la clé, cette étape de vendredi l’avait déjà rassuré. “C’était bon pour le moral et ça me mettait dans une bonne dynamique”.

Petit à petit, le voilà donc qui semble retrouver son meilleur niveau, lui qui promettait lors du Tour de la Provence vouloir retrouver son punch après avoir été invité à se perfectionner en montagne chez AG2R La Mondiale (lire ici). “J’ai vu mes limites en montagne et maintenant, je retrouve les efforts que j’aime le plus, sur la fibre rapide. Je savais que ça allait revenir, mais je ne savais pas en combien de temps. Or, visiblement, ça va dans le bon sens. Cette course a un plateau digne du WorldTour donc c’est bien de pouvoir y jouer avec les meilleurs”. De retour l’été dernier après une longue période de convalescence à la suite d'une lourde chute, et désormais membre d’un nouveau projet, Alexis Vuillermoz semble avoir pleinement retrouvé le sourire. Et la confiance. De quoi annoncer de beaux jours à venir. “Au-delà des performances, c’est aussi une question d’épanouissement personnel. J’ai carte blanche chez Total Direct Energie et dans la tête, forcément, ça se passe très bien. J’ai à cœur de rendre ce que l’on me donne. Même si je n’ai pas gagné aujourd’hui (samedi), j’avais l’envie de donner le maximum pour le collectif et d’être offensif. C’est ce que j’aime dans le vélo”. Mission accomplie.

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